Le labyrinthe des certitudes

Le RIME

labyrintheIl y a quelques années, alors que j’étais gestionnaire en ressources humaines, j’ai fait un certificat en gestion des organisations. Dans un cours, axé sur la personne humaine, on a parlé du labyrinthe des certitudes. J’ai adoré cette notion car elle venait mettre des mots sur plusieurs situations que je vivais et que j’observais.

Le labyrinthe des certitudes réfère à ceci : À partir du moment où nous avons une perception, tous les événements suivants sont interprétés pour confirmer cette perception. Illustrons par un exemple (situation fictive, car mes voisins sont adorables et aucun ne s’appelle Pierre). La semaine dernière, j’ai entendu mon voisin Pierre qui semblait en colère contre sa femme. « Méchant caractère », que je me dis. Quelques jours plus tard, je le croise dans la rue, il ne me regarde pas, ne me salue pas et poursuit sa route. « Ouais, il a vraiment un mauvais caractère. Air bête! » Plus tard, je le vois sortir ses poubelles et les garrocher à la va-vite sur le bord du chemin. Voilà qui confirme encore le caractère impétueux de mon voisin. Je m’enfonce ainsi dans le labyrinthe des certitudes. La perception que j’en ai devient une vérité, appuyée par les « preuves » que j’ai observées de son comportement. Au final, je lui appose une belle étiquette : Pierre a mauvais caractère!

J’ai été victime de cela et, je l’admets, je me suis parfois enfoncée dans le labyrinthe en jugeant des personnes. Résultat : je me suis trompée la plupart du temps dans mes perceptions.

jugement

Deux options

Selon moi, deux options s’offrent à nous lorsque nous prenons conscience que nous prenons le chemin du labyrinthe.

1- Envisager d’autres explications et, chaque fois que c’est possible, aller VALIDER si notre perception est bonne ou non. Pour quelles raisons Pierre ne m’a-t-il pas salué lorsqu’il est passé dans la rue? Et s’il était préoccupé par une situation difficile dans sa vie ? Peut-être était-il tout simplement dans la lune? Fatigué? Et si j’allais le voir pour lui demander, avec compassion, comment il va? Car lui seul connait la réponse. Je pourrais alors lui offrir du soutien ou simplement l’écouter, s’il en a besoin. À ce propos, je me dégage de mes propres besoins pour me centrer sur ce qu’IL vit et non sur ce que ça me fait vivre. Je vous invite à lire mon texte sur l’écoute, qui parle de ce sujet spécifique (LE RIME, 25 septembre 2016).

2- Ne pas m’en mêler et ne pas juger. Est-ce que je dois tout savoir des autres? Est-ce que j’ai à intervenir dans la vie des personnes qui m’entourent? Toujours en gardant l’exemple de Pierre, je me dis qu’il a le droit de vivre ce qui se présente dans sa vie sans être jugé de l’extérieur. Par ailleurs, pour quelle raison je modifierais mon comportement envers lui à partir de mes perceptions? Qui suis-je pour juger?

En consultation avec mes clients, j’ai le privilège de recevoir des confidences sur ce qu’ils vivent profondément. Aller voir sous la surface permet de comprendre tellement de choses! La personne  « air bête » devient l’enfant blessé. L’autre, « agressif », devient un être ayant besoin d’être protégé à ce moment de sa vie. On découvre que « l’énervé » est en situation de survie. Bref, chaque étiquette cache un défi pour la personne, relié à une blessure. N’est-ce pas ça la vie : guérir nos blessures à travers chaque événement qui se présente?

étiquetteAlors, avant d’apposer une étiquette, demandons-nous d’abord si ça nous concerne. Si oui, VALIDONS. Les gens ont souvent besoin d’écoute, de compassion, de soutien dans les moments plus difficiles de leur vie. Ils n’ont pas besoin d’étiquettes. Demandons-nous aussi de quelle façon on aimerait que les personnes autour de nous réagissent si nous vivons une situation qui affecte notre comportement?

Ce sont des trucs simples, que vous connaissez sans doute déjà. Alors, ne vous gênez pas, parlez-en à ceux qui aiment bien se promener dans les labyrinthes!

Avec tendresse, Sylvie


Sylvie DompierreAuteure: Sylvie Dompierre, Consultante en relation d’aide et réflexologue
Pour consulter la fiche professionnelle de Sylvie sur Le RIME, cliquez ici.

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1 réflexion sur “Le labyrinthe des certitudes”

  1. Léon-Marie Hachez

    Bonjour Sylvie,
    Quel beau concept que le labyrinthe des certitudes. Ce n’est pas un hasard si j’ai découvert votre texte. Dans le cadre de réflexions sur la présente pandémie, je me disais que, si la plupart des gens n’ont pas réussi à voir la lumière au bout du tunnel après un an et demi, c’est qu’il y a une bonne raison. Force est de constater que l’allégorie du tunnel n’est pas adaptée. Celle du labyrinthe me semble plus appropriée. Il nous faut prendre conscience que nous avons pris le chemin du LABYRINTHE DES CERTITUDES VACCINALES (pro ou anti) qui entraine le plus grand nombre vers un tourbillon obscur où tout se heurte et se divise. Dans ce maelström, pas facile de voir sous la surface pour valider et comprendre.
    P.S. Merci Sylvie Dompierre de contribuer à mes réflexions.

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