Éviter pour s’empêcher de souffrir

Carole Laurendeau

On entend souvent les gens dire que quelqu’un préfère éviter plutôt qu’affronter. Un peu comme si l’on jugeait la personne dans son incapacité à faire face à certaines réalités. Je me demande si c’est toujours un choix, une préférence ou une espèce de stratégie de survie qui se met en place. Entendons-nous : ici, le terme survie ne signifie pas un moyen pour vivre à tout prix, mais plutôt une méthode pour continuer à vivre plus ou moins sereinement, sans trop de blessures vécues intérieures.

C’est peut-être parce que l’on croit que de faire comme si de rien n’était pouvait permettre de continuer à avancer sans trop en ressentir les retombées. Que si on réussit à mettre de côté certaines images, paroles ou ressentis, le temps arrangera les choses et qu’à la longue, on pourra oublier l’événement qui s’y rattache.

Cependant, il y a de ces moments qui restent bien gravés dans la mémoire. Des souvenirs douloureux qui refont surface et qui rappellent combien il était préférable de taire ses états d’âme pour éviter d’en subir les représailles (jugement, mépris, rejet, menace, violence, etc.).

On croit avoir mis en oubli, mais le corps, lui, se souvient

 

 À force de se détourner d’une réalité inconfortable, il peut arriver un moment où l’on a à revivre une situation qui s’apparente à celle-ci. Un événement tout à fait anodin qui réveille quelques  mémoires. Des mémoires qui étaient peut-être mises de côté par le mental, mais toujours présentes quelque part dans le corps.

C’est alors que la terreur, la tristesse, la colère ou une autre émotion prend possession du corps en entier. On ne peut empêcher cet envahissement qui paraît presque insurmontable sur le moment. On se retrouve complètement démuni et dans l’impossibilité de réaliser ce qui se joue intérieurement. Ce n’est qu’après, dans un état plus calme, qu’on peut en faire l’analyse.

Dans cette réflexion ultérieure, des liens se forment et tout prend sens. Ainsi, un certain apaisement s’installe, car on peut enfin s’expliquer ce qui a conduit à la réaction démesurée face à ce qui s’était présenté.

Évidemment, l’éveil de ces mémoires n’est pas toujours aussi intense. L’état d’esprit dans lequel on se trouve pendant ce temps exerce une grande influence sur la perception des événements qui s’y rattachent. Un manque de sommeil ou d’énergie ou encore un surplus de travail ou de responsabilités peuvent collaborer à rendre la personne moins apte à gérer la situation. Si, au contraire, la personne est dans un état plus paisible ou plus solide, elle le vivra différemment.

S’empêcher de progresser par crainte de vivre certaines émotions

 

Dans un processus d’évolution personnelle, on vit régulièrement des émotions qui peuvent devenir inconfortables. D’ailleurs, plusieurs évitent de s’engager dans un tel processus par crainte. Et des criantes, il y en a de toutes sortes. Crainte de vivre des émotions trop intenses, crainte de perdre le contrôle, peur de l’inconnu, de ce qu’ils peuvent y découvrir, peur de paraître ridicule, etc. Certes, le processus d’évolution personnel peut amener de l’inconfort, mais il aide grandement à rétablir certains faits et à diminuer une charge émotionnelle qui peut avoir pris beaucoup d’ampleur.

Affronter les émotions qu’on s’est empêché de vivre, qu’on a mises de côté, qu’on voulait tant oublier, permet de :

se libérer d’un fardeau peut-être trop longtemps porté;
apprivoiser ce qui cherche à s’exprimer à l’intérieur (émotions, sentiments) pour être en mesure de le communiquer adéquatement à l’extérieur;
apprendre à se respecter dans ce que les événements amènent à vivre intérieurement;
-apprendre à s’affirmer dans ce qui est vécu;
-apprendre de ses faiblesses sans se culpabiliser (ce qui veut dire se responsabiliser);
-se questionner sur ce que l’on préfère éviter pour conscientiser ce qu’on craint d’affronter et pour avoir la chance de le transcender;
reprendre un pouvoir d’action (la possibilité de changer certaines réactions ou certains comportements face aux émotions/sentiments qui se présentent);
s’émanciper en tant qu’Être (évoluer, se réaliser, s’accomplir).

Que vous puissiez toujours vous sentir libre d’exprimer ce qui se vit en vous.


Carole Laurendeau
Accompagnatrice holistique

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1 réflexion sur “Éviter pour s’empêcher de souffrir”

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