Jusqu’où a-t-il fallu se rendre pour enfin changer de cap? Ou.. Comment toutes ces années traversées m’ont enchantée, déprimée et redonnée de l’espoir!

Christine Angelard

Je suis issue d’un enseignement médical humaniste, grâce à quelques patrons « hors norme » déjà à l’époque.
Au cours de mes sept années d’études, mes stages cliniques très rigoureux nous permettaient de prendre le temps de s’occuper et d’entendre les patients.
J’ai assisté à des réunions sur dossier chaque semaine où étudiants et « grands pontes » étaient assis côte à côte.
J’ai appris mon métier avec d’excellents professeurs.
Lors de notre dernière année, notre professeur de thérapeutique nous mettait en garde contre l’utilisation abusive et excessive d’antibiotiques, que nous allions être tentés de prescrire en succombant au chant des sirènes des laboratoires. « Ne les employez que lorsque ce sera vraiment nécessaire »!

L’avenir montra qu’il ne serait pas entendu.

Lors de nos cours d’immunologie, nous apprenions que l’enfant mettait environ 7 années à construire son système immunitaire et que nous devions vacciner avec, au maximum, 2 ou 3 vaccins en même temps, et en espaçant les vaccins pour ne pas sur stimuler un système encore immature….
Les laboratoires ont jugé plus rentable d’assener 6 doses en même temps à des nourrissons de 2, 4, 6 mois. Et les gouvernements l’ont imposé.

Apprentis sorciers…. Lorsque tu commences à jouer, il ne faut pas s’étonner ensuite de voir émerger des catastrophes.

J’ai commencé à faire des remplacements à la campagne où l’on démarrait notre journée à 7h du matin avec la tournée des prises de sang, car il n’y avait pas assez d’infirmières dans ce petit coin de campagne reculé et il ne nous paraissait pas extravagant de faire nous-même les prises de sang aux patients qui en avaient besoin; Puis nous enchaînions, consultations le matin, visites en après-midi en inversant un jour sur deux, et un week-end de garde sur deux, ou sur quatre, si nous étions chanceux.

Et puis insidieusement d’autres « valeurs » sont arrivées. Plusieurs ont renvoyé leur clientèle aux services de médecins d’urgence lorsque les appels arrivaient en dehors des heures régulières : 8h-12h; 14h-18h.
Vous êtes priés d’être malades uniquement durant les heures de bureaux.

Et puis plusieurs ont trouvé plus commode « d’expédier » les consultations en 15 minutes.
On nous demandait de produire plus, d’être plus rentable, de faire consommer plus de médicaments.

Toujours plus vite, plus rentable, dans un minimum de temps.
Le mot était lâché : Qu’est ce qui est le plus rentable…?

Nous nous étions inscrits en médecine, nous avions fait nos études, mus par un désir d’aider l’autre, de le soigner, de le secourir et les termes économiques se mirent à remplacer le vocabulaire médical.

Lorsque j’ai cédé ma part de cabinet, le médecin qui me l’a reprise me demanda : « C’est rentable, l’homéopathie? » …..
Cela me confirma qu’il était temps que je quitte ce navire où je ne reconnaissais plus grand-chose.
Dans le même temps, ma curiosité intellectuelle m’avait conduite à me former en homéopathie, naturopathie et médecine chinoise.
Ce fut un choc!

Véritablement,

Car je rencontrais une médecine plus globale, qui prenait en compte autant la douleur physique qu’émotionnelle, et qui nous permettait d’aller plus en profondeur quant aux causes des symptômes de la maladie. Je retrouvais quelque part l’enseignement de deux ou trois de mes « vieux » patrons qui nous avaient pourtant dirigés ainsi, mais que personne n’entendait plus.
J’étais de plus en plus à contre-courant de ce qui se passait dans le monde de la médecine générale… Il fallait voir de plus en plus de patients et moi, je voulais ralentir…
Cela s’est terminé par un choix drastique : je suis sortie du système classique et j’ai commencé à travailler en santé globale, à une époque où nous n’étions vraiment pas nombreux à avoir fait ce choix. Incomprise dans mon monde professionnel, j’étais guidée, voire poussée par je ne sais quelle force qui m’a permis d’accompagner les patients en naturopathie, depuis 25 ans maintenant.

Quand je vois dans quelles conditions les médecins, infirmiers et patients évoluent maintenant, quand je réalise à quel point la médecine est au service de Big-Pharma au lieu que ce soit les laboratoires qui soient au service de la médecine, je suis effondrée et ne peux que me féliciter de mon intuition à travailler autrement.

Je tire mon chapeau à ceux et celles qui continuent dans le système en essayant de garder un minimum d’humanité dans un univers qui les presse outrageusement. Je n’ai pas eu ce courage là.
J’ai quitté le navire avant qu’il ne coule définitivement.

Je travaille en tant que naturopathe, thérapeute en santé globale, accompagnant du mieux que je peux les personnes qui viennent à moi. Mais mon cœur de médecin est effondré devant l’ampleur des dégâts.

Cette pandémie met en lumière les lacunes d’un système de santé qui est à la dérive depuis des décennies. Elle nous montre comment les choix économiques pris ont été désastreux.
On a préféré faire fructifier de grosses entreprises au détriment de l’humain.

Le facteur humain est une donnée qui n’existe pas dans les colonnes de chiffres des ministères.
Big-Pharma a pris le contrôle de tout et maintenant ce sont les gouvernants qui dictent les ordonnances aux médecins!?

Si les médecins, infirmières ou soignants en général retrouvaient de vrais moyens appropriés pour faire leur travail correctement et si les gouvernements ne dictaient pas leurs actes, les choses se passeraient mieux.

Le bateau prend l’eau ! Sérieusement, dramatiquement! Il coule.

Cette pandémie va obliger les sociétés et leurs dirigeants à revoir et vite le cap désastreux pris depuis des lustres et ce, au niveau mondial.
Les médecins, les infirmières et la population ne tolèrent plus cette façon de faire, et les dirigeants de toute la planète n’ont pas le choix que d’entendre.

La surdité n’est plus envisageable.

Il ne s’agit plus de chiffres, mais de survie pure et simple.

La planète peut très bien se passer d’humains, mais l’humain ne peut pas se passer des ressources de la terre.

L’attention à nos terres, en arrêtant de les saigner à blanc; l’attention à l’humain en lui donnant les soins dont il a besoin ne sont plus des options. Cela devient une urgence vitale.

Parfois il faut taper un grand coup pour que l’assistance se réveille. C’est ce que vient de faire la planète.
Je veux croire que nous saurons l’entendre.
Cela va prendre du temps, et encore surement quelques maladresses, mais nous n’avons plus d’autres alternatives que de remettre l’HUMAIN au centre de tous nos choix, personnels, professionnels, sociaux et politiques.

Et c’est une ère nouvelle, avec les valeurs humanistes au centre de ses projets qui va se révéler, lentement, mais surement.
Nos enfants et petits-enfants prennent déjà le relai.


Christine Angelard
Diplômée d’un doctorat en médecine (France)

Naturopathe Agréée

www.christineangelard.com
514 276 3697

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