La culpabilité

André Cloutier

Un mot qui a un effet sur le corps, l’esprit et les émotions. La culpabilité est caractérisée par un état émotionnel perçu chez un individu qui est persuadé, selon ses propres perceptions et croyances morales, d’avoir mal agi. Autrefois, la culpabilité était employée comme « méthode » afin d’encourager les individus à rester sur le bon chemin et souvent utilisée par les gens qui représentaient l’autorité.

 

Un héritage?

C’est habituellement au moment de l’enfance que se détermine le niveau de culpabilité dont l’adulte héritera. L’enfant est particulièrement vulnérable au conditionnement auquel on le soumet, et ce, sur tous les plans de sa vie.

Si tu prends le temps de t’attarder à décortiquer ta façon de penser, tu risques de découvrir que la plupart des sentiments de culpabilité que tu peux ressentir aujourd’hui, dans une circonstance ou dans une autre proviennent de cette période.

Le poids de la culpabilité que tu portes aujourd’hui sur tes épaules est, en ce sens, proportionnel à celui qu’on t’a fait porter lorsque tu étais enfant. Si ton éducation s’est faite autour de la culpabilité, tu te sentiras coupable, de façon naturelle, d’à peu près n’importe quoi. Tu seras à même de constater que la culpabilité est une forme de manipulation extraordinaire, car elle te ramène à une époque où tu étais totalement dépendant, à tous les points de vue.

Penses-y ! Les fois où tu te sens coupable, que ressens-tu à l’intérieur ? Ressens-tu de l’Amour, de la Joie, de la Sérénité et as-tu le sentiment d’avoir la liberté d’Être ? Ou te sens-tu indignes, petit et commun ? Ces derniers sentiments ne sont pourtant pas très représentatifs de Paix, d’Amour et de Béatitude!

 

La culpabilité en deux listes :

Examine ta vie et demande-toi quelles sont les situations envers lesquelles tu te sens coupable. Je te suggère d’écrire une liste et pour chacun des énoncés de ta liste demande-toi : « Y a-t-il quelque chose que je peux faire MAINTENANT pour transformer/améliorer la situation ? ». Si la réponse est OUI, vas-y et agis selon ta réponse. Si la réponse est NON, réalise que le passé n’existe plus dans le présent et que tu n’as rien à gagner à te sentir coupable.

Ensuite, compose une seconde liste qui décrit les circonstances où tu crois que les autres personnes « devraient » se sentir coupables. Puis, pose-toi la même question: « Y a-t-il quelque chose que je peux faire MAINTENANT pour transformer/améliorer la situation ? ». Si la réponse est OUI, vas-y et agis selon ta réponse. Si la réponse est NON, ne te retourne pas sur un passé qui n’a pas d’avenir.

 

Je me souviens :

Je me souviens de certaines situations « défavorables » dans mon passé et je croyais qu’elles se répéteraient si je ne me sentais pas coupable ou si je ne m’assurais pas que l’autre personne se sente coupable. En ressentant de la culpabilité à propos d’une situation, j’éviterais que la situation se répète.  Maintenant, je réalise que le contraire est plutôt vrai. Quand nous ressentons de la culpabilité envers quelque chose, nous entretenons cette pensée dans notre esprit et, par conséquent, nous l’attirons davantage vers nous. Ce sur quoi nous nous concentrons prend de l’ampleur, ce qui explique pourquoi certaines personnes revivent continuellement les mêmes expériences.

 

Un beau cadeau :

Le plus beau cadeau que tu peux offrir aux autres, et surtout à toi-même, est de laisser aller la culpabilité. Peu importe si tu ressens un sentiment qui ressemble à un complexe d’infériorité ou de la rancœur envers les autres; fais-toi plaisir, fais plaisir à ceux que tu aimes et élimine la culpabilité de ta liste de sentiments !

Elle n’a aucun but sauf rendre misérables tous ceux qu’elle touche. Elle ne nous rend pas meilleurs. Elle ne fait que renforcir l’idée que nous ne sommes pas « à la hauteur » et, par conséquent, que nous ne méritons pas l’amour, la paix et la prospérité, ou encore, que ce sont les autres qui ne méritent pas notre amour.

 

Un cancer qui ronge l’âme :

La culpabilité est un facteur favorisant les symptômes du trouble obsessionnel compulsif, elle est comme un cancer qui ronge l’âme. Elle atténue les sentiments d’amour, de sympathie, d’estime de soi, de dignité et de liberté d’être soi. Quand la culpabilité est dirigée vers une autre personne, elle dévore les sentiments de confiance et d’amour.

 

Une punition ?

La culpabilité est une punition que nous infligeons aux autres et à nous-même. La punition ne sert qu’à créer des déceptions et nous porte à chercher à être plus malin que celui qui nous punit.  Observe les réactions des enfants (et celles de certains adultes) face aux punitions : ils vont se cacher et ils répètent le même comportement en espérant qu’ils ne se feront pas attraper, ou bien ils vont trouver une façon de tromper le parent afin que ce dernier pense que l’enfant se comporte « bien ».

 

Le jeu de la vie :

Nous ne sommes ni le juge, ni le jury. Nous avons besoin de réaliser que tous, incluant nous-mêmes, sommes des étudiants dans ce jeu de la Vie et de par ce fait, nous commettons parfois des erreurs.  Dans les films, parfois plusieurs mises en scène « ratées » sont produites avant qu’une séquence acceptable ne soit réalisée.  C’est la même chose avec notre vie.  Les « mises en scène ratées » ne sont que des opportunités d’apprentissage. Il n’y a aucune raison d’imposer de la culpabilité envers nous-même ou envers les autres à propos d’une erreur commise dans le passé.

Il est naturel d’avoir besoin de faire quelque chose plusieurs fois avant de le maîtriser.  Songe à la première fois que tu as marché, ou essayé une bicyclette, ou une planche à voile, ou n’importe quoi qui s’apprend. Nous sommes rarement parfaits la première fois. Alors pourquoi croyons-nous qu’il en serait différent avec nos diverses expériences quotidiennes ?

Alors, cesse donc d’être si dur envers toi-même.  Plutôt que de dépenser tant d’énergie à essayer d’arrêter de manger du chocolat (à titre d’exemple), il serait plus sage d’investir ton énergie à ne plus porter attention à la culpabilité. Tu verras alors que ton appétit pour le chocolat diminuera et tu apprécieras la dégustation davantage. Tu ressentiras moins le besoin de dévorer toute la boîte. Vis, aime et profite de tout ce que tu fais, peu importe s’il s’agit de manger, travailler, jouer, faire de l’exercice, trop manger, trop travailler, niaiser, ou être affalé sur ton divan… laisse aller la culpabilité, amuse-toi avec tout et tu verras que ton besoin de « censure » diminuera en même temps que la culpabilité.

 

Une phrase qui m’a beaucoup aidé pour me départir de la culpabilité :

« J’ABANDONNE LA CULPABILITÉ ET JE ME PARDONNE! »

 

Rigole ! Aime ! Amuse-toi ! Souviens-toi que tu es un enfant innocent, que tu as droit aux erreurs, que tu mérites l’amour et le plaisir aussi. Profites-en !

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