Le bonheur ? Il est là… dans le moment présent !
« Il est où le bonheur… il est où ? » Voilà une phrase que l’on a entendu répéter et chanter il y a quelques années. Et on se surprend même quelques fois à la dire à voix haute, avec un mélange de curiosité, et peut-être même d’espoir.
Empruntée au talentueux chanteur-compositeur français Christophe Maé, cette phrase résonne dans notre tête et dans notre cœur et elle nous charme… ou parfois nous effraie. C’est l’un ou c’est l’autre. Tout le monde rêve et souhaite être heureux… et le demeurer, bien entendu. Mais c’est si facile de se laisser ballotter par les soucis de tous les jours, par les peurs de toutes sortes qui menacent la quiétude de l’âme et la paix intérieure. Où est-il le bonheur dans tout cela?
C’est comme s’il était utile de mesurer la quantité de bonheur qui nous habite, ou celui qui semble être si heureux chez les autres, ce bonheur. C’est facile de dire que les autres ont l’air si heureux, mais qu’en est-il vraiment de leur bonheur?
D’ailleurs, existe-t-il un appareil qui sait mesurer le bonheur, le nôtre et celui de l’autre? Et si on inventait le «bonheur-o-mètre»? Oui, c’est une bonne idée! Cela pourrait nous aider à quantifier « notre » bonheur au jour le jour, d’heure en heure, d’instant en instant… et cela pourrait alors tellement nous assurer un « bonheur-quotidien-et-pourquoi-pas-éternel » … cela pourrait tout simplement nous « rassurer » … Nous aussi, on pourrait être heureux! Quelle belle dose d’espoir ! Car entre vous et moi, rien ne peut nous assurer que l’on sera heureux… jusqu’à la fin de nos jours. Aucune police d’assurance pour nous garantir le bonheur éternel n’a vu le jour jusqu’à aujourd’hui. C’est bien le contraire, on s’assure afin d’être protégé de toute catastrophe qui pourrait nous arriver dans la vie et qui pourrait entacher à jamais ce précieux bonheur.
Où est-il le bonheur?
La plupart d’entre nous le cherchent dans de bonnes nouvelles, dans des défis que l’on a su relever, ou dans l’achat d’un bien qui nous comble de joie. D’autres le trouveront dans l’attente qu’enfin un projet ou un rêve verra le jour, ce qui contribuera à les rendre heureux. Plusieurs autres que l’on connaît personnellement ou qui nous inspirent par leur vie professionnelle ou personnelle semblent à notre regard être heureux, eux!
Alors, où est-il le bonheur?
Longtemps, on a cru, ou on croit encore que le bonheur se trouve dans la réussite matérielle, dans la quête d’une grande maison, de voitures de l’année, de nombreux amis ou connaissances, d’une renommée ou d’un succès, d’une bonne réputation… et pourtant! Chaque jour, on apprend à gauche et à droite qu’une personne est gravement malade, ou qu’une autre a choisi de quitter «ce monde de souffrances» pour semble-t-il un monde meilleur. Et pourtant, personne n’est à l’abri de la détresse, du désespoir, de la peur qui grugent en dedans toutes ces années de bonheur que l’on s’était réservées pour être enfin « un jour, heureux » … ou plutôt « heureux, un jour »! Oui, c’était la promesse de jours heureux quand la maison allait être enfin payée, que les enfants allaient voler de leurs propres ailes, ou quand enfin la retraite allait arriver ! Tout le monde rêve du bonheur… mais il est où le bonheur?
Il est facile, du moins plus facile qu’auparavant, de choisir quand la Vie peut s’arrêter pour nous amener à la promesse de jours plus heureux. Qu’il s’agisse de l’aide à mourir, de soins de confort pour les personnes en phase terminale ou en fin de vie, tous ces protocoles et ces aides sont censées aider à trouver une certaine dignité, ou du moins offrir un laissez-passer vers des jours soi-disant plus heureux… mais tout est relatif. Personne n’a le mandat de souffrir et il est tout à fait approprié de tenter du mieux que l’on peut de soulager, tant le corps que l’âme de toutes souffrances.
Mais qu’arrive-t-il quand le corps n’est plus habité par la Vie ou quand on a rendu l’âme et que celle-ci retourne vers la Source ? Sommes-nous censés être « enfin » libérés de toutes souffrances, et « enfin » être heureux ? Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Tôt ou tard, il est nécessaire de voir ce qui nous a fait tant souffrir au point où le corps s’est rendu si malade, ou que l’on est resté coincé dans cette horrible souffrance de manque d’amour… et qui nous a inspiré à mettre fin à ses jours si malheureux…
J’ai côtoyé et accompagné des centaines de personnes de la Vie à l’autre vie, et j’ai été souvent témoin de leur désarroi face à ce constat : on vit sa mort comme on a vécu sa vie.
Alors, dites-moi… il est où le bonheur?
Yvon Deschamps, ce talentueux humoriste bien connu chez nous au Québec, nous rappelle dans son monologue sur le bonheur ceci: «Comme on dit, souvent dans la vie, le bonheur est à votre portée, chacun peut s’en prendre une partie, chacun pourrait en profiter. Il s’agit tout simplement de comprendre que les belles choses ne coûtent rien. Le bonheur peut venir vous surprendre n’importe où si vous le voulez bien. Mais pour cela, il faut arrêter de chialer…».
«Il est là le bonheur, il est là»… nous rappelle Christophe Maé. Il est là… à notre portée!
Et si le bonheur se trouvait dans ces petits moments d’amour et de tendresse que l’on vit ou de ces petites attentions que l’on sème de part et d’autre de notre chemin de vie, chaque jour, au quotidien? Et si le bonheur, c’était de voir notre cœur se réjouir du soleil qui inonde notre regard au petit matin, d’écouter les oiseaux chanter la Vie, d’entendre la pluie tomber ou tout simplement, voir le bonheur partout où il passe.
C’est cela… le bonheur, il est là! Partout! Dans notre regard, dans notre cœur, entre nos mains, sous nos pieds et surtout là, en toute chose et en tout lieu! Le bonheur se trouve dans le moment présent. Point !
Alors je nous souhaite le bonheur dès maintenant et tout de ce qui reste de l’année 2020, une période plus qu’exceptionnelle.
Que l’Ange du Bonheur nous accompagne … jusqu’à la fin des temps!
Soyons heureux, soyons heureuses!!!
Johanne Lazure