L’Écoute

Alain Marillac

Puiser au fond des mots des autres, voilà le défi.

J’avais envie de pousser quelques lignes plus loin mon article de janvier. Au fil des clients qui défilent. Au rythme des élèves qui s’impliquent, la sempiternelle interrogation demeure : comment faire face à toutes les problématiques qui s’empilent ? Quelle technique utiliser ? Par quoi débuter ? À tout cela je n’ai toujours qu’une seule et unique réponse : l’écoute !

Chaque individu et chaque contexte étant différents il est essentiel non pas, d’entendre, mais d’écouter. La différence est majeure!

À cela, s’ajoute la petite touche spécifique, celle qui navigue entre praticien et clients, mais, aussi, entre les divers praticiens. Y a-t-il obligation de « transe » ? Comprenons ici un sommeil profond et une « absence » du client. Absence relative puisque tout ce qui se passe dans ce merveilleux « inconscient » va toutefois avoir un impact sur la réalité.

Se poser cette question c’est être face au dilemme redondant du : « je travaille en équipe avec le client » VS « j’ai compris ce qui se passe et j’agis selon ma vision des choses ». Toute transe profonde sans participation du client nous laisse avancer par nous-mêmes. Or, l’objectif d’une thérapie X, est de coller au plus proche de la réalité de l’individu, et donc, selon moi, de l’inclure dans la démarche.

Pour beaucoup de jeunes praticiens qui ont leur « savoir-faire » tout frais en main, le désir est d’agir, de ressentir leur propre « utilité ».  Alors dès qu’un client exprime un stress, une forme de mal-être ou une crainte quelconque; cela devient souvent l’objectif principal et ils se lancent à l’attaque de la cible. Que le « sommeil » soit profond ou non!

La chose apportera une pause, un soulagement sans doute, mais n’arrivera pas à régler le problème. C’est un peu comme un massage qui offre du bien-être sur l’instant, mais qui ne résout pas une série de mauvais automatismes musculaires. C’est l’Écoute de la douleur et de son chemin dans le corps qui va apporter la solution au bout du compte.

Avec l’esprit, les méandres sont plus complexes. L’aventure se joue à deux. Il faut donc, bien entendu, noter les symptômes exprimés, mais les questionner, encore et encore avec les mots du client, sa vision, des angles différents et complémentaires. Ce n’est que, peu à peu, qu’un portrait va se dessiner plus clairement. Un portrait qui laisse apparaître une carte en filigrane. Il s’agit alors de lire cette carte, d’y déceler un chemin et de s’y aventurer. On établira des haltes et des étapes sur le parcours, des instants des pauses et des obligations de réflexion. C’est l’ensemble du processus qui portera fruit.

Les histoires, les improvisations dont je parlai le mois dernier naissent de cette écoute. On puise les métaphores au récit des clients, on remanie, sur l’instant, ce qui semble important, pour le transposer sur une quête ciblée. On réaménage les requêtes de la personne en découvertes personnalisées. Et le processus se fait de lui-même, l’écoute attentive du client s’estompe et, en confiance, il s’abandonne dans un état profond.

Oui! Cela demande de la pratique et une capacité à construire en soi. Mais le jeu, l’aboutissement, en vaut la chandelle. Une chandelle qui guide dans le labyrinthe des pensées avant, enfin, d’illuminer les solutions potentielles qui vont aider à résoudre la problématique spécifique de notre client.

L’esprit « clef en main » devient, peu à peu, une forme de gageur personnelle qui aide à se propulser constamment vers l’avant et à se remplir soi-même d’un bien-être qui rayonne vers l’autre.


Alain Marillac, hypnothérapeute www.enequilibrebedford.com

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