Le carcan du faire

Alain Marillac

Il est fascinant de voir, au travers de nos associations sur le Net et, un peu partout, la multiplication des offres qui visent à nous aider à nous structurer, pour notre bien-être. À cela s’ajoutent les stages et les formations obligatoires et tout cela s’additionne à notre structure de travail qui, dans certains domaines, nécessite beaucoup de questions et de notes.

Certains jours je vois des merveilles dans cette profusion en me disant que quoiqu’il se passe j’aurai recours à une nouvelle approche, à un soutient judicieux ou à une nouvelle manière de travailler. Et puis, le reste du temps et, je dois l’avouer de plus en plus, je me dis que trop c’est trop.

Je recommande à beaucoup de mes clients de casser leurs routines, de changer leurs habitudes, de modifier leurs itinéraires de manière à regagner peu à peu une curiosité intérieure, une attention plus fine de l’environnement et des autres. S’empêcher, au quotidien, de refaire les gestes de la veille demande de l’attention et une « volonté de liberté ». Or c’est cette liberté profonde, cette ouverture constante sur une immensité intérieure et sur le monde que j’égare dans le flot des offres. Je sais cela ressemble à un pavé dans la marre, c’en est un, d’une certaine manière.

Ce qui m’accapare c’est le questionnement de mon véritable équilibre, dans mon contexte personnel propre. Des outils j’en ai plein les tiroirs et les placards, j’en ai même créé moi-même. Mais ce qui prime c’est ma capacité individuelle à offrir une solution à l’autre. Pour cela je dois être vide. Seule l’écoute et la tentative de compréhension doivent être à l’œuvre. Je dois m’incorporer à l’autre et le ressentir pour prétendre l’aider. Pour cela, au diable les techniques qui m’ont, peut-être, amené là. L’essentiel est de laisser monter les réponses potentielles sans les calquer sur des modèles préétablis. Le réflexe de la fiche est à prescrire. Nous devons innover avec chaque client. Pas forcément de grands chambardements, mais au moins une petite originalité qui sera unique à la personne.

Avec les années et le savoir les réponses s’installent d’elles-mêmes, elles montent en surface avec aisance dès qu’on leur offre un milieu de vacuité quasi-total. Ne rien, faire, ne rien penser volontairement; amener la perception de l’autre au premier rang, nous permet de répondre.

Alors oui, nous sommes dans le Non mental, dans la méditation de pleine conscience; mais c’est là, remettre des noms, des cadres et des contraintes de style. Les termes et les cases ne sont utiles que dans les phases d’acquisition, ensuite, pour moi, il est essentiel de s’en débarrasser au plus vite.


Alain Marillac, hypnothérapeute et hypnologue

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