Choisir son thérapeute en relation d’aide

Le RIME

Cerveau

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À quel garagiste ouvrez-vous votre capot?

Avec la nouvelle année arrivent les désirs de vivre mieux que l’année précédente, d’améliorer certains aspects, de nous défaire de liens qui nous entravent ou de soigner des blessures que l’on porte dans son cœur.

En réfléchissant au processus pour choisir un thérapeute qui nous convienne, je me disais qu’il y avait des similitudes avec le choix de la personne qui va réparer ma voiture…!Garagiste

 

Bizarre n’est-ce pas? Voyons ça de plus près.

Si ma voiture est brisée, je peux lire un bon livre pour avoir une idée du problème et des solutions possibles. Je peux ainsi essayer de la réparer moi-même. Ça peut fonctionner très bien si le problème est d’une ampleur qui correspond à mes capacités. Je peux aussi demander à mon beau-frère ou à un voisin. J’obtiendrai des conseils et peut-être de l’aide pour effectuer la réparation. Ça aussi, ça peut fonctionner. Mais si le problème est plus sérieux ou s’il persiste, je vais faire appel à un professionnel. Cependant, une chose est certaine, ignorer le problème n’apportera jamais de solution… et je risque de tomber en panne.

Bien que le sujet soit aux antipodes de l’être humain, la comparaison tient sur plusieurs aspects. Les lectures de livres et d’articles inspirants sont très bénéfiques. Toutefois, il arrive que l’on ait besoin d’un petit coup de pouce. Bien entendu, on peut se confier à des personnes de confiance dans notre entourage et obtenir une écoute (hum… l’écoute…une denrée rare!) et souvent, des conseils. Mais si on n’hésite pas à faire affaire avec un professionnel pour notre voiture, un électroménager ou tout autre bien, pourquoi ne pas le faire pour nous-mêmes? L’esprit humain est complexe. Oser s’ouvrir à un thérapeute constitue un beau cadeau que l’on se fait à soi-même. Encore faut-il le faire en toute sécurité.

Voici quelques éléments à considérer lors du choix d’un thérapeute :

1- Le lien de confiance : L’élément le plus important est, selon moi, le lien de confiance entre le thérapeute et le client. Celui-ci constitue la base d’une relation aidante. Il est nécessaire pour se livrer librement, sans peur. C’est certain que face à une personne inconnue, le lien de confiance se développe au fil des rencontres. Mais la première impression est importante. Si vous avez des doutes ou si ça ne « clique » pas, même si le thérapeute est très formé et compétent, donnez-vous le droit de changer. Posez-vous la question : êtes-vous à l’aise de vous confier à un homme ou à une femme? Jeune ou plus âgé? Avez-vous le goût de développer une relation thérapeutique avec cette personne?

2- L’approche : Il existe toute une panoplie d’approches en relation d’aide. Demandez au thérapeute quelle approche il utilise et aussi, quelles sont les problématiques avec lesquelles il travaille. Un petit tour sur Internet vous renseignera sur les approches. Respectez vos valeurs et ce en quoi vous croyez et avez confiance.

3- La distance émotionnelle du thérapeute : J’ai déjà rencontré un thérapeute qui était plus affecté que moi par ce que je racontais!  Évidemment, je suis partie en courant. Malheureusement, certaines personnes pourraient apprécier recevoir de la sympathie ou se voir confortées dans leurs émotions. Cependant, un bon thérapeute garde une distance émotionnelle afin de faire cheminer la personne. Si un client parle d’un conflit avec X, le travail du thérapeute n’est pas de donner une opinion sur X, mais de faire travailler son client afin qu’il comprenne le conflit et qu’il voit ce que ça vient chercher en lui-même afin de progresser au-delà du conflit. En fait, toute expérience vécue par le client devient une occasion de grandir. Et le thérapeute doit le voir ainsi dans une optique d’empathie, et non de sympathie. C’est pour cette raison que nos proches ne peuvent pas jouer le rôle de thérapeute. Mieux vaut se confier à une personne neutre.

4- La formation : Il existe des centaines de formations qui préparent à la relation d’aide. Aussi faut-il s’assurer d’un minimum. Certaines personnes s’improvisent thérapeutes en mettant de l’avant leur propre vécu ou encore leur expérience d’aidant naturel. D’autres peuvent avoir un doctorat en psychologie et n’avoir que très peu d’expérience en relations humaines (par exemple, si les études ont été orientées vers la recherche). N’hésitez pas à questionner le thérapeute sur ses formations et sur son parcours afin de vous faire un portrait le plus juste possible et de décider en connaissance de cause. Consultez le Web (site Internet du thérapeute et son ordre professionnel) afin d’en savoir plus sur son approche et les problématiques qu’il traite. Lorsque c’est possible, il est intéressant de s’informer sur le parcours professionnel du thérapeute. On a ainsi une meilleure vue sur les approches qu’il a développées et les problématiques qu’il a approfondies.

5- La référence : Comme pour un bon garagiste, la référence par une personne de confiance demeure un excellent moyen pour accéder à un thérapeute qui va correspondre à vos besoins. Une personne qui a déjà eu une expérience avec un thérapeute, qui l’a vu œuvrer, qui le connait et qui vous connait saura si ce thérapeute correspond à votre personnalité. Ça demeure un excellent moyen pour choisir le bon thérapeute.

6- L’ordre professionnel : Tous les thérapeutes ne sont pas membres d’un ordre professionnel ou d’une association professionnelle. En faire partie ne garantit pas les compétences. Cependant, adhérer à un ordre ou une association nécessite de respecter certains critères quant à la formation en plus d’exiger le respect d’un code de déontologie, ce qui n’est pas à négliger. Par ailleurs, les ordres et associations requièrent une assurance professionnelle, ce qui exige aussi un niveau de professionnalisme.

7- Les pratiques douteuses : Un thérapeute en relation d’aide ne doit pas vous exiger d’adhérer à ses croyances. Il n’a pas le droit, à moins d’avoir la formation qui le lui permet officiellement, de vous prescrire des médicaments ou vous dire d’arrêter de les prendre. Il en va de même pour les produits naturels. Il ne doit pas vous dire quoi faire. En tout temps, c’est vous qui décidez de ce que vous appliquez dans votre vie. Finalement, s’il vous oblige à le voir un certain nombre de séances, posez-vous des questions. On s’entend, aucune thérapie de promet de miracle à la première rencontre (si c’est le cas, doutez!). Il faut parfois quelques ou plusieurs rencontres. Mais en tout temps, vous êtes libre de poursuivre ou non, car vous êtes responsable de votre processus thérapeutique.

8- Le coût : L’équation « Plus le thérapeute charge cher, plus il est efficace » n’est pas valide. Sans les autres critères, même si un thérapeute est hyper diplômé et hyper expérimenté, il est possible que la démarche ne mène à rien. Le lien de confiance, l’approche et la personnalité du thérapeute comptent davantage que tout autre critère.

En bout de ligne, le choix vous appartient. Il sera souvent nécessaire de magasiner son thérapeute avant de trouver celui qui répondra à vos besoins. N’hésitez surtout pas à poser des questions avant la première rencontre. Visitez son site Web et ses pages sur les médias sociaux. Et si, après une première rencontre, le courant ne passe pas, changez de thérapeute. Fiez-vous à votre intuition. C’est votre meilleur guide.

Lorsque le lien de confiance est établi et que vous avez décidé de poursuivre avec un thérapeute, rappelez-vous qu’il vous appartient de faire le travail. Le thérapeute vous accompagne, vous aide à ouvrir des portes, vous suggère des outils, mais il ne peut changer à votre place. La voie de la transformation est extraordinaire pour autant que l’on s’implique dans sa thérapie, même si c’est parfois douloureux ou même si on se sent parfois perdu ou confus. L’important est de persévérer, de se donner du temps et de faire confiance à toutes les ressources, même insoupçonnées, que l’on possède à l’intérieur de soi.


Sylvie DompierreAuteure: Sylvie Dompierre, Consultante en relation d’aide et réflexologue
Pour consulter la fiche professionnelle de Sylvie sur Le RIME, cliquez ici.

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