Croyance et foi en thérapie

C’est un sujet dont on ne parle pas facilement et qui, pourtant, est redondant dans les bureaux. Le « j’y crois! » que l’on nous lance en parlant de notre discipline, la transcende parfois et s’adresse à nous. La foi du patient se focalise alors sur le thérapeute et le fait crouler sous une responsabilité décuplée.

Hormis les cas exceptionnels, la croyance, la foi, la certitude intérieure sont des outils fabuleux qui nous aident à aider. Lorsque j’enseigne, j’explique souvent que, si un patient croit aux Ovnis, aux extra-terrestres ou encore au cycle des réincarnations, alors, j’y crois aussi. Ce que je veux dire par là c’est que, tout à coup, un outil apparaît, bien ancré, et que cet outil va me permettre d’établir un langage commun avec mon patient et me permettre de puiser ses forces à des sources puissantes.

Chaque culture a ses références et ses habitudes. Il faut en tenir compte selon la nationalité de nos patients. Un collègue médecin, de Casablanca, a l’habitude de glisser quelques phrases du Coran dans ses suggestions. Pour lui, cela scelle une forme de « garantie » d’entente tacite avec son client. Et je suis persuadé qu’il a raison.

Avec une cliente haïtienne, je me souviens avoir créé de toute pièce un Loa (un esprit ayant des pouvoirs) qui répondait à ses besoins. Elle avait foi en le Vaudou, alors moi aussi. Jung a largement exploré le rôle des archétypes et le fait qu’ils puissent même surgir dans l’inconscient de personne étrangère à la culture concernée. Je l’ai constaté à plusieurs occasions également. La seule chose importante est la croyance. Au Québec, chez les personnes d’un certain âge, tous les symboles de la chrétienté ont un impact véritable. Même chose avec les protestants.

Mais la foi opère, aussi, en dehors du cadre des religions. Avec les plus jeunes, ce sera la croyance dans les pouvoirs d’un des X-men, dans le personnage central de « Assassin Creed » ou d’un autre jeu virtuel. On retrouvera aussi des sportifs dans le lot des croyances fortes. L’important est de pouvoir s’appuyer soit, sur une identification, soit, sur un cadre qui favorise l’imaginaire et la dissociation.

En fait, la grosse part de travail revient au thérapeute! Il doit se documenter sur tous les types de croyances, sur les jeux à la mode et  sur les célébrités de l’heure. Outre la culture, cela entretient le côté « people » avec l’entourage. Après, bien entendu, vient l’usage de ces références et de ce savoir qui doit être utilisé avec justesse et précision.

Beaucoup d’information a été publiée récemment sur la psychologie des super héros américains qui reproduisent, pour la plupart, les traits des héros grecs antiques et véhiculent des valeurs similaires quoique, à mon avis, de façon moins complète et complexe. Selon les jeunes patients, on choisira par exemple d’opter pour Iron man, un ingénieur brillant qui a créé lui-même son armure aux performances étonnantes. Ou bien pour Batman qui a vaincu ses propres peurs, ou encore pour Spiderman qui obtient ses pouvoirs par hasard après la morsure d’une araignée. Selon les problématiques, chaque héros actuel permettra une approche plus ciblée.

Tout cela n’enlève rien, bien au contraire, au parcours fabuleux d’Hercule, une mine sur le plan psychologique; ni à Jason, Thor ou bien d’autres. Et puis, il y a un avantage à creuser ces multiples croyances et éléments de Foi, cela permet d’effectuer des voyages spéciaux tels que partir au Japon découvrir le Shintoïsme, ou, plus simplement aller avec ses enfants, petits-enfants, ou neveux au cinéma découvrir les nouvelles aventures de l’un ou l’autre des personnages fabuleux qui ne cessent de se multiplier.

Et puis, l‘été demeure la bonne période des explorations plus proches. Le Québec regorge d’histoires de lutins, gnomes, loup-garou, fée, cyclope et autres personnages fantastiques. Pourquoi ne pas aller voir sur place?

Alain Marillac, hypnothérapeute : www.enequilibrebedford.com

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