L’effet Pygmalion; l’influence des commentaires et des catégorisations.

Carole Laurendeau

Avez-vous déjà réalisé à quel point les dires des gens nous influencent pour se faire une idée sur quelqu’un?

Parfois, on parle d’une personne de façon tellement spécifique que les autres se font une idée préconçue de celle-ci avant même de l’avoir rencontrée. Conséquemment, lors de la rencontre avec cette personne, la relation est biaisée parce qu’elle n’est pas fondée sur des bases neutres.

Avez-vous déjà entendu parler de l’effet Pygmalion?

*L’effet Pygmalion (https://www.youtube.com/watch?v=9RhfLjoJISo) mène inconsciemment à l’amélioration de performance d’une personne par le simple fait de croire en ses compétences. L’effet inverse existe aussi, appelé l’effet Golem, dans lequel des attentes moins élevées placées sur un individu le conduisent à de moins bonnes performances. Toutes ces attentes découlent de ce qui aura été dit sur l’individu en question avant même d’avoir fait sa connaissance.

Des expériences sur ces effets ont été menées par un psychologue, Robert Rosenthal, et c’est pourquoi l’effet Pygmalion est aussi appelé *effet Rosenthal et Jacobson (https://www.psychologiesociale.com/index.php/fr/theories/categorisation/3-l-effet-pygmalion-a-l-ecole). Je vous laisse aller faire quelques recherches sur le Web sur ces expérimentations, et vous constaterez par vous-mêmes combien il est facile d’influencer le comportement des gens par de simples commentaires de présentation.

Autant pour l’effet Pygmalion que l’effet Golem, les commentaires émis au préalable peuvent aller autant dans un sens que dans l’autre. Ils peuvent engendrer un besoin de dépassement de soi ou augmenter la confiance et l’estime de soi, comme ils pourraient aussi causer préjudice en occasionnant une sorte de pression de performance, du découragement ou un profond sentiment d’impuissance.

Il arrive souvent que ces effets soient induits sans qu’on le veuille vraiment. Tout est dans la façon de présenter quelqu’un ou même de se présenter soi-même. Insister sur les forces amène les gens à se créer des attentes. Si, au contraire, on met les faiblesses en avant-plan, la personne se fera limiter d’emblée, car ces limitations auront déjà été instaurées d’une certaine façon.

Évidemment, se présenter avec intégrité et en toute honnêteté est la base d’une relation de confiance. Il s’agit simplement de savoir bien doser. Reconnaître ses forces et ses faiblesses est essentiel pour nourrir la confiance et l’estime de soi ainsi que pour savoir où mettre les efforts nécessaires à son amélioration. Parler de soi de façon bien équilibrée reste la meilleure méthode pour évoluer vers son plein potentiel au sein d’une quelconque communauté (familiale, scolaire, professionnelle, sociale ou autre).

À la fin de ma vingtaine, j’étais assez sportive, et les gens avaient une image de moi plutôt flatteuse à ce niveau. On m’avait catégorisée dans une classe de haut niveau sans connaître réellement mes forces ni mes faiblesses. En fait, j’étais dotée d’une force physique naturelle et mon arme secrète était ma détermination, puisque je n’avais pas nécessairement ce qu’il fallait pour exceller dans mes disciplines. Lors d’une activité paroissiale, on m’avait prise dans une équipe croyant que j’étais un atout pour elle. Cette activité requérait une bonne connaissance du jeu et une capacité à se déplacer rapidement; je n’avais ni l’une ni l’autre. Quelle déception pour les autres! Même qu’une spectatrice, qui me savait sportive, m’avoua combien elle était déçue de ma performance.

Vous allez dire qu’ici, il n’y a aucun effet Pygmalion ou Golem, avec raison, puisque je n’ai pas subi d’influence qui m’a fait évoluer dans un sens ou dans l’autre. Toutefois, j’ai bien senti la déception autour de moi envers les compétences que l’on m’avait faussement attribuées par association (sportive = toutes compétences acquises en ce sens). Par chance que j’ai pris le tout à la légère parce qu’au bout du compte, ce n’était qu’une petite compétition amicale entre paroissiens, rien d’important était vraiment en jeu.

Alors, comment éviter une catégorisation inappropriée?

Quand on vous présente le profil d’une personne, écoutez en toute impartialité.

Rencontrez cette personne comme si vous ne connaissiez rien à son propos. Découvrez-la telle qu’elle est, selon la relation que vous entretenez avec elle.

Dans cette relation, encouragez-la à progresser dans ses forces et dans ses faiblesses.

Et quand vous devez présenter une personne, parlez-en de la façon la plus neutre possible, incluant les points forts et les points faibles, et en spécifiant que le tout est selon vos critères à vous.

Vous pouvez même inviter la personne à attendre d’en faire elle-même la rencontre pour qu’elle puisse se faire son propre avis.

Rappelez-vous que chacun est différent et que par conséquent, chaque personne perçoit l’autre de façon différente. Les atomes crochus sont très particuliers.

Bon apprentissage de l’autre en toute impartialité!


Carole Laurendeau, Accompagnatrice holistique.

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