Fantômes et mémoires des lieux

Alain Marillac

Une année qui débute et pousse l’ancienne dans un repli de mémoire. Il est tellement frappant de voir à quel vitesse nos morts s’éloignent et se figent en images rapidement vieillottes. Plus la techno avance, plus l’oubli accélère et ce, à tous les niveaux; les êtres proches bien entendu, mais aussi les pratiques et surtout, dirai-je, le savoir. Je constate, qu’en gros, nous vivons des cycles de 10 ans maximum, moins,, souvent : et que nous devenons, aussi, l’obsolètes de celui qui suit.

Les condensés de connaissance foisonnent sur la toile et la majorité de la population consulte les mêmes. Une culture de l’effacement s’installe et cette année sera semblable aux précédentes avec le petit % de vitesse en plus.

Dans le concret, cela se traduit par une difficulté des communications. Un groupe de personnes du même âge fonctionnera avec des codes communs. Mais ce groupe ignore, en grande partie, les contenus et les codes des groupes précédents. Au-delà des transitions de proximité, on gagne en compétence d’opération mais aussi en vacuité de l’esprit.  Et puis, une fois de temps en temps, surgit la vieille nouveauté : un individu qui vient de flasher sur un usage ancien, le trouve tripant et le remet à la mode, sans toutefois bien comprendre l’usage primitif, ni le contexte d’usage de l’époque empruntée.

Il en est ainsi avec le retour cyclique de tout ce qui formait, jadis, un univers plus ou moins défini, notamment celui du « paranormal », fantômes en tête. Plus ou moins tous les cinq ans les producteurs de télé, les réseaux et les auteurs semblent frapper d’une révélation : il se passait des choses étranges à certaines époques, est-ce que ça existe encore? Alors les médiums ressortent, la voyance éclaire le monde et les fantômes perturbent les derniers appareils à la mode avec toujours les mêmes constats : baisse de la température ambiante, silhouette mal définie et bruits divers. Comme à chaque cycle, on cherche la communication, la confidence des disparus et le pourquoi de leur présence. Chaque fois, on oublie qu’il n’y a là aucun mystère et que si les réponses n’ont rien à voir avec les attentes elles sont toutefois fabuleuses.

Alors, comme le temps semble se remettre à vouloir « cycler » permettez-moi de suivre la même courbe et de vous rappeler d’extraordinaires évidences. Tout lieu qui a abrité longtemps des individus vivants, surtout des personnes avec de forts caractères, conserve la mémoire des émotions intenses et  des envolées « lyriques ». Ces personnes ont enchâssé en ces lieux, dans la pierre, le bois et tous les matériaux des traces de leur passage. Pour quiconque a de la sensibilité ou, pour toute personne placée en état de conscience modifiée, cette mémoire devient perceptible. Il est alors possible d’avoir des visions claires des individus disparus et de certains événements.

Il n’y a là AUCUN fantôme, on ne peut pas discuter avec ces traces, et les « entités » aperçues ne pourront rien nous révéler. Toutefois, cette mémoire accessible peut aider à mieux comprendre le lieu ou peut-être telle ou telle famille, passée par là. Dans le pire des cas, histoire de vous conforter un peu, il pourrait arriver qu’une perception particulière vous montre un acte de violence venu de jadis. Vous pourrez alors affirmer ce que vous pensez avoir vu, mais n’oubliez pas que, même le témoin d’un acte contemporain, a du mal à le décrire, alors qu’elle sera la valeur d’une vision surgit des ombres du passé?

Partir en quête de preuves devient, dès lors, la vraie passion. Tout ce que l’on va découvrir permettra, en tout cas, à plusieurs cycles de s’entrecroiser et de périr moins vite


Alain Marillac, hypnothérapeute, auteur, archéo-hypnologue

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