Vouloir changer les choses, les situations et/ou les gens, c’est à quelque part tout à fait « normal ». Et je mets normal ici entre guillemets, parce qu’au fond, la première question que nous pourrions nous poser c’est « qu’est-ce que la normalité »?
Mais c’est un autre sujet que je traiterai peut-être dans un autre texte éventuellement. Alors bref, oui, quand les choses sont vues depuis un espace qui est blessé, il est « normal » de vouloir changer les choses. Et comme nous sommes ou avons tous et toutes été blessé(e)s à un moment ou un autre de nos Vies, il peut demeurer en nous des espaces meurtris. Lorsque la Vie, les situations ou les gens sont vus depuis cet espace, il devient facile de projeter notre désir de guérison sur une Réalité perçue comme séparée de Soi.
« Si tous les gens avaient une cloche autour du cou qui sonne lorsqu’ils souffrent, nous ne nous entendrions plus parler. »
Je ne sais plus où j’ai lu/entendu cette phrase, mais je me souviens d’y avoir trouvé une grande justesse. Je la trouve rassurante aussi. Puisqu’elle nous permet de voir à quel point nous sommes dans une dynamique généralisée. Les enseignements de nombreux maîtres et courants spirituels sont là pour tenter de nous faire comprendre l’origine de notre souffrance, et les approches thérapeutiques et psychologiques pour essayer soit de la guérir ou de mieux vivre avec.
Alors, déjà là, comprenant que nous sommes tous et toutes identiques dans notre vécu et que finalement, il n’y ait que les « déclencheurs » de la souffrance qui soient variables d’un individu à l’autre, pourrions-nous lever le pied sur la pédale de l’accélérateur lorsque vient le temps de vouloir changer les choses ou les gens, ou simplement porter un jugement sur ceux-ci?
Chercher des coupables n’aide en rien la guérison.
Si votre enfant se fait frapper par une voiture et se retrouve la jambe fracturée à l’hôpital, trouver le conducteur, le poursuivre et lui faire payer les dommages n’aide EN RIEN la réparation de la jambe fracturée et le mieux-être de votre enfant.
Ce qui aidera par contre, ce sont les soins prodigués à l’urgence;
Ceux que vous lui donnerez à la maison;
Votre Présence à ses besoins pendant la période de guérison;
Le fait de ne pas générer de la haine inutilement contre le conducteur devant votre enfant;
Ainsi que tous ces gestes de bienveillance et d’amour que vous prodiguerez pour placer votre enfant dans un contexte propice à la guérison.
Comme l’origine de nos souffrances psychologiques et émotionnelles reposent essentiellement sur la répression d’émotions et d’histoires accumulées EN NOUS, qui dorment à des niveaux subconscient et même parfois totalement inconscient, s’ouvrir à nous même et nous accorder le même traitement que nous accorderions à notre enfant est un impératif essentiel lorsque nous parlons d’intelligence et de maturité émotionnelle.
L’intelligence et la maturité émotionnelle ne consistent pas à être en contrôle de ses émotions ou d’avoir mis à mort nos histoires ou nos personnages.
Elle consiste à voir le rôle déterminant que jouent les émotions lorsque nous arrivons dans la sphère relationnelle et comportementale de nos vies. Elle consiste à nous rendre responsable. Responsable de nos émotions et notre mieux-être, plutôt que de continuer à chercher à blâmer les autres des raisons qui font que nous nous sentons comme nous nous sentons.
Parce qu’en bout de ligne, c’est nous qui vivons avec nos sentiments profonds et nos états intérieurs. C’est nous qui sommes pris avec et c’est nous et seulement nous qui avons la possibilité de conscientiser ces espaces de souffrance et de contractions à l’intérieur de nous.
L’intelligence et la maturité émotionnelle sont ces ingrédients essentiels à un mieux-vivre ensemble.
Le contrôle et la maîtrise des émotions ne servent à rien. D’une part parce qu’ils nous font remonter dans notre tête à la recherche d’explications. Rationaliser une émotion ne permet pas de la ressentir pleinement et de voir la mine d’or d’informations qu’elles contiennent quant à nos besoins dans l’immédiat. Ensuite, parce qu’ils bien qu’ils puissent assurer le maintien d’un certain ordre social temporairement, ils continuent en arrière-plan, à entretenir de vieilles façons de faire que nous connaissons trop bien:
La victimisation.
Qui entraîne à son tour la recherche de coupables et…
Le jugement;
La sentence;
L’exclusion;
La séparation.
…
L’accueil, l’ouverture, l’inclusion, la compassion, la bienveillance, la patience et la tolérance sont les ingrédients essentiels à notre guérison. La personnelle comme la collective.
C’est non seulement un changement de regard et de perspective. C’est une révolution complète de nos façons d’agir et d’interagir envers nous-même d’abord et ensuite, les uns avec les autres.
Nous possédons tous et toutes ces qualités intrinsèquement. Parfois elles peuvent être enfouies très loin c’est vrai. Mais nous pouvons nous rappeler que nous les avons appliquées à un moment ou un autre.
Ramenez-vous à ce souvenir, plongez dedans, dans les sensations, et laissez-vous envahir par celui-ci. Éprouvez le sentiment de bien-être, de réconfort et de paix qui vient avec.
Là est votre maison, là est le lieu où vous devez retourner, encore et encore. Pour offrir à l’enfant que vous avez été et demeurerez toujours à quelque part, les soins, la tendresse, la compréhension et l’amour dont vous avez besoin.
À mon sens, c’est la seule méthode qui soit efficace pour changer les choses.
De devenir dévoué et présent à vous-même. Ensuite, vous pourrez le devenir à l’égard des autres. Je dirais même que vous devrez le devenir. Parce que ce mouvement vers vous ne doit pas en rester là, non.
Il doit pouvoir bénéficier aux gens tout autour de vous.
C’est ainsi que se tisse une chaîne de compassion. Un maillon à la fois.
Mais le premier maillon, c’est vous.
Pour en savoir plus sur les moyens et possibilités offerts pour vous ouvrir des espaces plus vastes en vous-même, voici le lien vers mon site : https://diane-gagne.ca/