La génération sandwich

Mélanie Breton

Plus j’avance dans le temps, plus j’ai cette peur au ventre.
Mais quelle peur me diras-tu.
Celle d’avoir les deux pieds dans la génération sandwich.
Si c’est quelque chose qui te fait peur à toi aussi, j’aimerais bien que l’on puisse en discuter. Je me sentirais peut-être moins seul.

La génération « sandwich » se retrouve dans une situation unique et complexe.
Née dans les années 1980, je me dirige droit vers le fait que je vais devoir équilibrer les responsabilités que j’aurai envers mes parents vieillissants et mes enfants qui construisent leur vie.

Dans quelques années, mes parents auront besoin de plus de soins, et avec le manque de places disponibles dans les établissements et le manque de travailleurs, il est fort probable qu’ils devront vivre avec moi. Ne me dites pas de les abandonner dans un hospice, je n’aurai aucunement la tête tranquille. Pensez-y quelques secondes. Savoir qu’il y a une infirmière pour un établissement au grand complet et qu’il manque de préposé, vais-je être capable de dormir à deux poings fermés ?

Durant ce temps, mes enfants auront besoin de mon soutien. Seront-ils au cégep ou à l’université ? Peu importe, ils devront avoir le soutien de ma présence et surement aussi le soutien de mon portefeuille.
Plus que ça, avec le prix des logements qui ne cesse d’augmenter, pensez-vous que je serai capable de leur dire : Mon petit oiseau il est temps que tu sortes du nid et que tu vole de tes propres ailes.

Oh que non ! Moi qui as toujours eu un dégoût profond de payer dans le vide, je ne pourrai concevoir qu’ils iront donner 2000 $ par mois (j’exagère à peine) pour un appartement rempli d’humidité, de puce de lit ou de bruit que tu ne souhaites pas entendre. Et si je pousse la note, mes enfants qui auront des enfants à leur tour auront besoin de soutien. Ça prend un village pour élever un enfant. Vous savez, cette entraide qui se perd depuis déjà bon nombre d’années. Je le sais, je l’ai vécu mais je vous rassure, j’ai su me démerder (excuse mon gros mot) avec le temps ce qui fait de moi une femme extrêmement forte et résiliente.

Tout ça, ça fait une méchante belle soupe n’est-ce pas.

Mais moi là-dedans, je me situe où ? Et bien je me sens déjà piéger solide (Ça veut dire que je me sens piégé au plus haut point) Depuis que je suis petite, que je rêve de liberté, de voyager et de réaliser des œuvres humanitaires. Ce n’est pas de ma faute, je sais que c’est ma mission de vie.

Explorer, découvrir et apprendre pour ensuite partager mes expériences qui aideront d’autres gens à avancer sur le mystère de la vie.
Je n’ai même pas encore les deux pieds dans cette pression sociale que je me sens déjà dans un tourbillon infernal de décisions.

Oui, tu me diras : Calme toé Breton tu traverseras la rivière rendu au pont !
Et moi de te répondre : De l’autre côté de la rivière m’attend une énorme pression de concilier le tout.

Ouais je suis le type de femme à préparer d’avance bien des trucs, je suis un entrepreneur qui voit des solutions partout et qui aime planifier certains détails de la vie.
Dans ce cas-ci je ne trouve pas que c’est des détails banals. Je crois sincèrement qu’on doit y voir d’avance pour ne pas être pris au piège justement.

Je n’ai pas envie de me pogner une dépression ou la migraine quotidienne entre les transports de mes parents pour leurs rendez-vous, garder mes petits-enfants, faire le ménage, le lavage, l’épicerie, cuisiner, voir à payer les comptes et j’en passe.

Ou je veux en venir avec tout ça ? Ouvrir des discussions, partager des trucs. Entendre des gens qui sont passés ou passe par là en ce moment.

J’aimerais bien faire bouger les choses auprès de notre cher gouvernement mais c’est chose impossible. Je ne baisse pas les bras au contraire. Je nomme ce qui est. Ça fait longtemps que ceux à qui on donne 50 % de nos salaires, grossissent leur bonus pour mieux diminuer la classe moyenne, les soins, les services alouette !

Nous devrons nous serrer les coudes, s’entraider, vivre en communauté serré. Enfant j’avais eu cette vision et je l’avais nommée. Comme celle qu’un jour on se verrait dans un téléphone pour se parler.

Je savais qu’un jour nous devrions revoir notre façon de vivre au quotidien et revenir à l’époque où tout le monde s’entraide pour y arriver. Je ne dis pas que j’ai raison, mais je constate que pour survivre, nous n’aurons pas le choix.

Avec ce nouveau monde qui est en train de se créer, j’ai la foi.
La foi que l’amour prendra le dessus.
Que le : JE ME MOI, prenne le bord pour laisser la place à l’éveil spirituel, l’honnêteté, le respect et l’entraide.

Mélanie Breton

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3 réflexions sur “La génération sandwich”

  1. Plusieurs inaptitudes m’agacent dans ce texte et ça m’a fait décrocher…
    Peu importe où se trouvent nos parents, il faut compenser pour leur maintenir une qualité de vie et non, simplement en vie! Nous l’avons fait pendant les 5 dernières années où ils ont vécu ensemble en R.P.A., et maintenant avec maman en unité de soins.

    Rien ni personne ne remplacera des enfants bienveillants!

    1. Je respecte votre point de vue. C’est une façon de voir les choses et il y a une vérité différente pour chaque être humain sur cette planète. Simplement savoir où se trouve notre place dans ces cycles de la vie.

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