Un lieu dédié au télétravail

Alain Marillac

Si la pandémie s’installe peu à peu dans le rétroviseur, elle nous laisse une foule de séquelles fonctionnelles qui ne changeront pas vraiment. Le télétravail en fait partie. De nombreuses entreprises en voient les économies et les travailleurs les avantages. Un équilibre de plus en plus concret va s’installer entre les uns et les autres.

Mais cela implique de revisiter son installation personnelle à la maison et de retourner le zoom sur son propre contexte afin de mieux en voir les détails. Cela passe par le réaménagement : une meilleure chaise pour œuvrer longtemps, un éclairage plus spécifique pour éviter de prendre dix ans à l’écran, un meilleur micro pour le poids des mots et la petite touche qui se dessine désormais lorsqu’on se montre en cartouche ou en partage d’écran : un maquillage adéquat. De nombreux détails qui s’ajoutent à la performance habituelle.

Après avoir participé à bien des réunions virtuelles et avoir vu les contextes de télétravail de plusieurs; sans compter ce que me rapportent mes clients, il demeure un élément essentiel, malheureusement évincé des discussions et même de la réflexion : l’ancrage et l’imprégnation du lieu de travail!

De quoi s’agit-il ? Je reviendrai plus tard sur le phénomène de l’ancrage. Ici, il s’agit d’un phénomène, basique, quasi animal, en fait! Nous générons des attachements dédiés à nos lieux.  Lorsqu’une personne travaille dans un bureau, au sein d’une entreprise, même lorsqu’il ne s’agit que d’un cubicule qui en côtoie des dizaines d’autres, cet espace restreint devient son univers de production. Il y a une chaise, un bureau où quelques objets personnels réussiront à se loger, des panneaux sur lesquels on place deux ou trois photos. Chaque fois que la personne arrive en ce lieu, elle se sent « chez elle », en contexte de travail.

À la maison, la différence s’installe. Beaucoup ont débuté sur la table de cuisine, sur un dixième d’un comptoir, dans leur chambre ou au sous-sol entre les multiples accessoires à recycler. Bref, un  contexte improvisé en raison des circonstances. Il est vital de ne pas transformer l’improvisation en espace définitif.

Oui, mais « je n’ai pas la place », râlent déjà certains! OK! Il ne s’agit même pas, vraiment, de ça. Imaginons que vous soyez obligé absolument de travailler sur la table de cuisine. Il est important de créer une sorte de rituel ou un environnement dédié au travail. Le lieu, quel qu’il soit, doit être imprégné par l’idée de travail, de performance et de rendement comme le serait un bureau dans une entreprise.

Le premier acte, le plus facile, est de choisir le siège sur lequel vous allez travailler et qui ne VOUS servira qu’à ça. Exemple, si cet espace de table de cuisine doit régulièrement laisser place aux repas, laissez votre chaise à quelqu’un d’autre. La vôtre est « dédiée » au labeur. Étrangement, vous allez constater que ce simple choix, cette habitude, amène un état d’esprit. S’asseoir sur CETTE chaise en particulier déclenche en vous un mode travail. Bien entendu, c’est la même chose si vous avez un espace plus vaste avec fauteuil, bureau, classeurs, etc.  L’endroit, où le mobilier, voué au travail, doit être imprégné de cette énergie particulière.

Sur un lieu restreint, il est possible de placer un tissu ou un grand carton pour définir un espace. L’ordinateur sera au centre de cette activité bien entendu. Si vous avez la possibilité d’avoir un ordinateur de travail et un autre de loisir, c’est l’idéal. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises s’enlignent pour que leurs travailleurs puissent disposer d’un ordinateur dédié qu’elles pourront superviser.

À quoi cela sert-il? Eh bien, à écarter la procrastination d’une part et surtout à ancrer une habitude de travail dans un lieu, jusque- là, consacré à la vie courante et à la détente. Plus on rassemble ou cumule les objets de travail en un même lieu, idéalement dans un bureau/maison, plus on deviendra aussi performant qu’en entreprise.

Oui! Il s’agit d’auto conditionnement; mais aussi de confort physique et mental. Un ostéopathe pourra parfaitement conseiller un bon support assis, un hypnothérapeute pourra donner des trucs de concentration, etc. Chaque profession peut participer au meilleur équilibre des télétravailleurs. Autre monde, autre contexte.


Alain Marillac, hypnothérapeute: www.enequilibrebedford.com

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