C’est l’histoire d’une dame qui ne croyait pas qu’elle pouvait vivre une vie harmonieuse. Tous les matins, elle errait dans le village et exprimait son désarroi. Les gens ne l’écoutaient plus. Son visage arborait une tristesse et son corps mal vêtu définissait son mal-être. Quel âge pouvait-elle avoir?
Les jeunes se moquaient d’elle et, souvent, ils se faufilaient près de sa demeure. L’endroit était lugubre et le jardin tout près dépérissait à vue d’œil. Curieusement, une énergie d’antan laissait transparaître qu’avant, et ce, il y a plusieurs années, cet endroit devait être magnifique et accueillant. La statue d’une femme élégante avec un sourire éblouissant orne encore aujourd’hui cet emplacement.
L’histoire de cette dame demeure encore à ce jour un mystère. Les souvenirs emmurés dans cette maison n’attendent qu’une caresse, un baiser, un rêve ou une aide pour refaire surface.
Par un beau matin, très tôt, la rosée délicate était déposée sur l’herbe et les roses avaient une odeur de vanille. Comme à l’habitude, toujours à la même heure, cette dame, la tête basse, se promenait. À quelques pas, une personne enjouée courait avec son chien. Elle éclata de rire tout en parlant avec son gros toutou. Lorsqu’elle s’approcha de la dame, elle lui fit un grand sourire. Déjà, à cet instant, la vie de cette dame n’était plus la même. Elle ne le savait pas encore.
De jour en jour, de matin en matin, le cœur de cette dame recevait en cadeau un sourire gratuit. Une ouverture en elle se taillait une place pour laisser pénétrer un rayon… Deux rayons de lumière. Tout doucement, les villageois ne reconnaissaient plus la dame qui changeait à vue d’œil. Le comportement de la jeune coureuse, qui habitait depuis peu ce village, remplissait inconsciemment le cœur de la dame. Un sourire et un regard d’amour sans jugement émanaient de son être. C’est comme si elle lui disait : « Je te vois ».
Un matin pas comme les autres, où cette fois-ci, la jeune coureuse demanda à cette dame : « Est-ce que vous aimeriez vous asseoir un moment avec moi ?». Angoissée d’entendre cette question, la dame, sans même s’en rendre compte, s’entendit dire « OUI ». Elle l’accompagna tout près d’un parc. Juste à côté d’un arbre centenaire, un banc les attendait. Assise l’une près de l’autre, le cœur retentissant, une nouvelle histoire venait de naître. Enfin, cette dame qui se nomme Angélica pouvait exprimer ce qu’elle avait vécu dans une atmosphère de confiance, de réconfort, de compréhension et de compassion.
Des heures à passer ensemble lui permettaient d’apprivoiser son ancienne vie et de créer, un pas à la fois, sa nouvelle vie. Et oui, avec le temps Angélica devenait de plus en plus lumineuse. Sa posture changeait également. Elle marchait le corps plus droit et la tête plus haute. Un changement radical s’opérait en elle. Les villageois commencèrent à lui sourire également. Par la suite, elle commença à dire bonjour aux gens.
Elle décida même de jardiner; d’améliorer son chez-soi. En même temps, à l’intérieur d’elle-même, la lumière s’intensifiait. Elle ressentait des émotions de joie et de plénitude, de paix enfouies depuis si longtemps.
Des nouveaux champs d’activités animèrent ses journées. Elle fit des nouvelles connaissances. Elle parla davantage et les souvenirs d’antan, « ses fantômes », sortirent du placard. Son histoire est désormais exprimée et connue.
Ce n’est pas important de savoir ceci ou cela. L’important, c’est de reconnaître que chaque histoire est importante, que chaque histoire a une grande valeur, que chaque personne qui compose cette histoire a besoin d’un sourire, d’une tape dans le dos, d’un regard admiratif, d’une aide quelconque et d’amour inconditionnel.
N’attendons pas qu’une première personne agisse. Agissons dès maintenant. Dans notre quartier, combien de « Angelica » rencontrons-nous sur notre chemin? Laissons notre cœur nous guider. Un sourire, une parole ou un geste peuvent faire une grande différence.
Merci et belle journée!
Auteur: Maryse Bergeron (Centre Libell-Rive), coach et enseignante certifiée PNL, formatrice et conférencière
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