Comédien, humoriste, animateur et conférencier, Alain Dumas est non seulement doté d’un talent indéniable, il sait nous émouvoir par sa grande sensibilité et son sens de l’humain. Passionné dans l’âme, il nous livre ici, le fruit de ses réflexions sur le mieux-être et les grands tournants de vie!
1) Le mieux-être pour toi, ça représente quoi ?
Pour moi, le mieux-être c’est avant tout la notion d’être en harmonie entre ce que l’on souhaite réaliser et ce que nous sommes réellement capable de faire. Trop de gens veulent la gloire ou la reconnaissance des autres et foncent vers des rêves inatteignables, qui ne sont pas les leurs, ou qui ne sont pas en harmonie avec leurs capacités ou leur être véritable. Pour vivre un mieux-être, il faut avant tout bien se connaître et être bien « groundé » pour faire des choix de vie qui sauront nous satisfaire réellement. Il faut non seulement avoir une bonne connaissance de soi, il faut aussi bien positionner ses rêves car les rêves ne sont pas une utopie. Et à partir du moment où l’on précise exactement ce que l’on veut et que l’on regarde à l’intérieur de soi pour éliminer les peur (justifiées ou non), que l’on définit la direction à prendre en fonction de ses capacités, et que l’on se donne le droit à l’erreur, cela nous permet non seulement d’avancer vers la réalisation de ses rêves mais encore plus important, vers la réalisation de soi dans un mieux-être assuré.
2) As-tu le bonheur facile ou c’est une quête constante ?
J’ai le sourire, la joie et le rire facile mais le bonheur demeure pour moi une quête perpétuelle. Ma difficulté est que j’ai plusieurs quêtes et comme bien des gens, j’ai un hamster dans ma tête qui tourne sans arrêt. Mais mon hamster a lui aussi un hamster hyperactif alors imaginez le tourbillon! Voilà pourquoi vivre près de l’eau est essentiel à ma vie car ça calme mon mental, ça me « grounde » et ça me permet alors de trouver le chemin du bonheur.
3) Qu’est-ce qui te rend heureux dans la vie ?
Je ne peux pas dire que je le sais totalement encore mais à 53 ans maintenant, je crois être à la veille de le découvrir! Actuellement, je considère être heureux lorsque j’arrive à me dépasser, lorsque je me donne à fond dans un sport, dans le travail ou dans la vie. Je suis toujours plus heureux lorsque j’ai fait quelque chose. Je suis un hyperactif et un jouissif de la vie. J’ai donc ce besoin d’agir pour apprécier le calme et le bonheur du « désagir » que je m’accorde entre autre, chez-moi, près lac.
4) Les moments difficiles font aussi partie de la vie. Comment est-ce que tu vis les épreuves ou les grands tournants ?
Dans un premier temps, je vis les épreuves très douloureusement. J’éprouve entre autre une difficulté à éliminer les toxines de ces remises en question. Puis, j’utilise le bagage appris auprès d’une coach de Théâtre pour exprimer ces émotions physiquement. Tout comme je vis de façon très concrète et physique le bonheur, j’ai à nouveau ce besoin d’être dans l’action et de faire quelque chose de physique pour évacuer la douleur, le stress ou l’inquiétude. D’un autre côté, j’ai aussi le besoin de donner un sens à ce que je vis. Mes nombreuses années auprès d’Opération Enfant Soleil m’ont appris à donner un sens à l’épreuve. Souvent, lorsque l’on se remet en question, que l’on comprend pourquoi on vit une telle situation ou que l’on redéfinit des choses, cela nous permet de repartir sur des bases beaucoup plus solides. On donne alors une nouvelle direction à notre vie.
Et c’est pour cette raison que je n’aime pas le mot « échec ». Je préfère parler « d’étape » de vie. J’ai compris que les épreuves font parties de la vie, qu’on allait tous en vivre et qu’il faut tomber pour se relever.
Une fois qu’on a compris ça, les épreuves nous font moins peur et se vivent mieux!
5) Lorsque tu es triste, que fais-tu pour aller mieux?
Je trouve très important et très sain d’accueillir et de faire place à la tristesse. Ça peut sembler un peu « flyé » mais je trouve ça beau la tristesse. Ça donne davantage de valeur à la joie! Lorsqu’elle survient, je me retire dans ma bulle, j’y plonge allègrement et j’y donne même une toile de fond avec une musique mélancolique encore plus triste que ma propre tristesse. Je me permets aussi de pleurer et de libérer mes émotions. Ce temps d’arrêt me permet de prendre le recul nécessaire dont j’ai besoin pour ensuite partager ma tristesse avec d’autres.
6) Une journée parfaite pour toi ça ressemble à quoi ?
Une journée parfait est une journée où je me « défonce » physiquement. Je suis un adepte de sport intense, le dekhockey entre autre, et lorsque je m’offre des journées d’activités physiques, j’apprécie encore davantage le calme et le repos qui suit.
7) Nous vivons tous un rythme assez effréné axé sur la performance et la réussite. Tu abordes le sujet d’ailleurs dans ta conférence. Comment arrives-tu à préserver l’équilibre dans ta vie et au quotidien ?
On vit tous l’équilibre de différentes façons. Pour ma part, j’ai dû abandonner l’idée du balancier au quotidien. Mon balancier à moi va d’un extrême à l’autre en passant par des périodes de vie très intense suivies de périodes de vie beaucoup plus calme. J’ai fini par réaliser qu’on pouvait voir l’équilibre autrement et pour moi ça se vit par ces périodes en alternance et j’apprécie chacune d’elles pour ce qu’elles apportent et procurent.
8) Comment fais-tu pour gérer le stress, tant dans la vie que sur scène ?
En fait, je vis très peu de stress. Je suis hyperactif, intense et direct mais peu stressé. Et lorsque je le suis, je le gère très bien car le stress m’aide à performer.
9) Avec le temps, plusieurs ressentent une diminution de l’intérêt pour leur travail, comment arrives-tu à préserver la passion pour ton métier ?
Dans mes conférences, lorsque j’aborde le sujet de la passion, je mentionne d’emblée qu’il faut avant tout revenir à la base et se reconnecter à qui nous sommes réellement. Quelqu’un qui se connaît bien est quelqu’un qui fait des choix éclairés et davantage en harmonie avec son être. Et c’est justement cette harmonie qui est le fil conducteur vers la passion de la vie. En effet, alors que plusieurs recherchent la passion dans leur travail, je crois que même s’il est préférable d’aimer le métier que l’on exerce, il n’a pas à être une passion première. On peut éprouver une passion pour les enfants, la famille, le sport, le bénévolat ou tout autre loisir.
Il est important aussi de donner du relief à nos passions. Il ne faut pas être aveuglé par sa passion, il faut les laisser respirer et surtout devenir conscient que cette passion est la nôtre mais pas nécessairement celle des autres. Il faut les voir dans un tout et ne pas perdre de vue, la vie, dans sa globalité.
10) Quels sont les changements les plus importants que tu as dû opérer pour tendre vers le bonheur ?
Tendre vers le bonheur est un travail constant de tous les jours. Dans le bonheur, il y a d’abord la notion d’acceptation, de compréhension et de connaissance de soi. Il ne faut jamais perdre de vue qui nous sommes réellement et surtout ne jamais se mentir! En fait, plus on se connaît, plus nous sommes en mesure de reconnaître nos limites, nos capacités et nos forces. Donc, se connaître et agir en correspondance avec qui l’on est, c’est assurément être plus heureux!
Il faut reconnaître aussi que le bonheur n’est pas absolu. Il n’est pas artificiel et souvent passager. Il faut donc se mettre en mouvement et le créer…
Parmi les 7 tasses « positives » du RIME, Alain Dumas a choisi « Aujourd’hui, je crois en mes rêves »
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Pour en connaître davantage sur Alain Dumas, ses activités et sa conférence « La passion de se dépasser », veuillez consulter son site web: www.alaindumas.ca
Entrevue écrite et réalisée par: Anick Lapratte (co-fondatrice du RIME)
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