« Si je ne peux pas me retrouver tous les jours en silence avec moi même, je ne pourrai prétendre retrouver les autres. »
C’est ce qu’enseigne la légende taoïste de la calèche :
Cette légende met en scène une calèche des temps anciens qui avance sur la route, conduite par deux chevaux et dirigée par un cocher.
Selon la légende taoïste que Platon aurait aussi reprise à son époque, la calèche représente notre corps. Les chevaux qui tirent, ce sont nos émotions qui nous tirent parfois aussi à hue et à dia. Le cocher, c’est notre mental. Et la route, notre chemin de vie.
De la qualité de conduite du cocher va dépendre le confort du voyage.
Or, il arrive qu’à un moment donné, il n’y ait aucune indication sur le chemin, ou que survienne un carrefour sans panneau indicateur, ou un épais brouillard qui masque le chemin.
Trois attitudes sont possibles.
La première est celle de faire confiance aux chevaux : ils sauront toujours aller là ou il faut. Peut-être, ou peut-être pas. On prend un risque en laissant faire ainsi les émotions qui prennent alors le dessus de la situation.
La deuxième est celle de faire confiance au mental raisonneur et raisonné : le cocher sait, a appris à lire des cartes et étoiles, étudie, calcule, suppute, et choisit une voie.
Peut-être est ce la bonne, peut-être n’est ce pas la bonne?
Là aussi il y a un risque de se tromper et de faire fausse route.
La troisième attitude, enfin, est celle qui choisit de faire confiance au passager de la calèche, c’est à dire que le cocher va se retourner vers l’intérieur de la calèche, et demander au passager qui s’y trouve , à l’abri derrière ses rideaux, quel chemin prendre, quelle est la véritable destination, quelle est l’heure à laquelle il souhaite arriver.
Car à l’intérieur de la calèche se trouve le passager : l’Etre, le Soi qui lui, sait par quel chemin l’on doit passer, et la destination finale.
Mais, pour entendre le passager, encore faut-il lui laisser la parole, faire taire les chevaux( émotions) , les bruits de la route( société) et l’égo persuadé parfois de tout savoir…
Pour entendre le passager, il suffit de se retourner vers l’intérieur, de faire acte de conversion au sens étymologique du terme ( se retourner). Quelle plus belle conversion que celle qui nous met en contact avec nous même!
Le retour au centre. Le retour au moyeu de la roue d’Ou partent les rayons et dont dépend la qualité de la roue.
De notre centre retrouvé, libéré de nos peurs et de nos tensions, dépendent notre qualité de vie et plus encore notre réalisation : le pourquoi de notre incarnation. Ce n’est pas rien. C’est ce que toutes les traditions enseignent.
Mettons de côté tous ces savoirs érudits qui nous éloignent de l’essentiel, pour juste faire silence et écouter.
Tout ce que l’on doit savoir est à l’intérieur de notre être.
Pratiquons un peu plus l’écoute de notre passager pour que notre voyage soit agréable et vaille vraiment quelque chose.
Prenons le temps tous les ours d’entrer en contact avec le passager, le sage qui est en nous…afin de grandir et de nous réaliser …
Faisons un petit pas tous les jours dans cette direction. C’est à partir de petit pas comme cela que l’on entreprend le plus long des voyages : celui qui part de notre tête et qui arrive au cœur! »
3 réflexions sur “Voyage en pays d’intériorité”
J’ai vraiment adoré, et ça image bien ce processus. L’image va assurément me revenir souvent. Merci et quelle belle écriture.
MERCI beaucoup Monica. Je suis heureuse que ce livre vous ait plu et vous aide à aller vers le meilleur de vous même
Merci Monica, Je suis heureuse que ce livre vous ait plu et vous aide à aller vers la meilleur partie de vous même: leCoeur..