Ce que l’on n’exprime pas en mots, le corps, éventuellement, le traduira en maux!

Diane LeBlanc

Le vieil adage voulant que « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime », nous enseigne que les blessures du passé, les émotions refoulées, les rancœurs et les conflits non résolus seraient à l’origine de nombreux problèmes de santé que nous rencontrons aujourd’hui. Et si nous étions invités à considérer la maladie non plus comme une « agression » contre notre métabolisme, mais bien comme un « blocage » empêchant le simple parcours d’une information et son assimilation par notre cerveau? Voici ce qui se passe en réalité en nous chaque fois qu’un événement majeur vient déséquilibrer notre harmonie intérieure :

 

1- PRESSION : Le choc initial

Dans un premier temps survient un stress déclencheur, le « choc initial » : que ce soit un événement imprévu, une mauvaise nouvelle, une situation conflictuelle ou une parole blessante. Déstabilisé, vous tentez d’abord de nier la réalité : « Ça ne se peut pas ! C’est impossible ! Cela ne peut pas m’arriver à moi ! ». Plutôt que d’accueillir cette nouvelle information, le cerveau la rejette, la nie ou la « dissimule » dans un recoin perdu de sa conscience, afin de pouvoir continuer de vaquer normalement aux autres préoccupations de la vie.

Parfois, nous continuons consciemment de « jongler » avec la situation, nous tentons d’y trouver un sens ou d’y apporter une solution. Bien souvent, nous nous évertuons plutôt à « mettre notre attention ailleurs », à « penser à autre chose » et à faire abstraction de ce qui pourrait nous « faire du mal ».

C’est un réflexe bien normal : qui choisirait délibérément de retourner le couteau dans la plaie, de souffrir inutilement? « Si je n’y peux rien, pourquoi m’en faire? » Si tel était le cas, que nous puissions faire totalement fi de tout ce qui nuit à notre bien-être, ce serait vraiment épatant. Dans les faits, notre esprit continue d’être affecté et même perturbé par ce qui nous tracasse.

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2- RÉPRESSION : Les petits désagréments

Nous ne nous en rendons peut-être pas compte, mais c’est comme si nous étions un ordinateur devant faire « fonctionner » plusieurs programmes à la fois. Nous continuons de « faire comme si rien n’était », nous « occupant à autre chose », mais au dedans, notre « processeur » travaille très fort, se demandant obstinément : « Oh la la! Qu’est-ce que je pourrais bien faire avec ça? »

À la longue, cela prend de plus en plus d’espace dans notre esprit. Notre cerveau, accaparé par son besoin de trouver comment intégrer ces données, pourrait bien se montrer de plus en plus distrait. C’est la deuxième étape : le déficit d’attention ! Ces petits instants de distraction font surgir nombre de désagréments : on se coupe avec une feuille de papier, on se cogne l’orteil contre un meuble, on se brûle avec une allumette…

Mais comme ce sont des « choses qui arrivent », on n’y prête pas attention oubliant ces petits ennuis aussi rapidement qu’ils sont apparus.

3- IMPRESSION : Le rappel à l’ordre

Au bout de quelques jours, ce mal-être ignoré commence pourtant à laisser des traces, à s’imprimer dans notre cerveau. Perturbé, celui-ci souhaite vraiment s’arrêter pour focaliser notre attention sur ce qui est latent en nous (la douleur, l’insatisfaction, le sentiment d’impuissance…). Nous pouvons alors voir des événements plus troublants se produire dans notre vie : avoir un accrochage avec notre voiture, perdre des objets auxquels nous tenons ou négliger de faire réparer le robinet qui fuit, pour voir notre cuisine inondée « par inadvertance »…

Là encore, nous avons toujours le choix : prendre le temps de nous intérioriser pour nous demander ce qui ne va pas en nous ou maintenir notre attention sur ce qui se passe « à l’extérieur » de nous… et poursuivre notre route comme si tout cela n’était que le fruit du hasard.

 

4- COMPRESSION : Les petites urgences

Frustré par notre dérobade, c’est à ce moment-là que notre cerveau se met à « bouillir d’impatience ». Il nous lance maintenant un cri d’alerte : « Eh, il y a quelque chose que tu n’as pas encore ‘digéré’ dans ta vie, un état d’âme que tu n’as pas pris le temps d’accueillir, un sentiment auquel tu n’as pas accordé toute l’attention qu’il mérite ! Tu vas finir par t’ARRÊTER un peu et prendre le temps d’y penser, que tu le veuilles ou non ! »

Nous voilà plongés au cœur de la quatrième étape du parcours de cette information non accueillie. Notre inconscient étant trop occupé à jongler avec ce qui nous trouble, quelques-unes de nos fonctions primitives sont mises en veille. Notre système immunitaire faiblit, nos organes internes travaillent au ralenti, de vieilles douleurs refont leur apparition. Nous nous sommes laissés envahir à notre insu par ces pensées troublantes et cela nous rend plus vulnérables au virus et aux bactéries qui pullulent autour de nous.

C’est le moment où nous « attrapons » une grippe, une gastroentérite ; nous nous disloquons une épaule ; nous nous créons une réaction allergique, une migraine épouvantable, etc.

Oh, bien entendu, il est toujours possible d’étouffer ces symptômes, de faire comme si ceux-ci n’avaient aucun rapport avec la réalité et de les faire disparaître à l’aide de médicaments ou de traitements efficaces… Mais se pourrait-il que ce soit comme de faire le ménage en se contentant de « glisser la poussière sous le tapis »? Si la poussière fait une bosse trop grosse, on l’aplanit du revers du pied… alors qu’en vérité, elle ne fait que ressortir ailleurs.

 

5- OPPRESSION : Les malaises plus graves

En effet, après quelques semaines, si le conflit n’est toujours pas résolu, certaines zones du cerveau commencent à se nécroser. La zone qui normalement est irriguée par le cerveau ne l’est plus car celui-ci est désormais incapable d’assumer ses fonctions habituelles : toute son attention est mobilisée pour tenter de gérer l’extrême tension interne à laquelle il est soumis.

L’alimentation en énergie provenant du cerveau ne se rendant plus à tel ou tel organe ou système, ce dernier tombera en souffrance engendrant des crises incontrôlables (asthme, eczéma, arthrite, angine…) ou des maladies dégénératives (diabète, sclérose en plaques, parkinson…).

 

6- DÉPRESSION : L’épuisement général

Au bout de deux ou trois mois, d’autres malaises intermittents, tous plus déplaisants les uns que les autres, vont s’ajouter aux précédentes : insomnie, nausées, vertiges, acouphènes, tremblements intérieurs, sanglots incontrôlables…

Le système neurosensoriel ayant été exacerbé depuis trop longtemps, l’énergie vitale de l’ensemble du métabolisme diminue considérablement, d’où l’apparition de ces symptômes de fatigue extrême, de dépression ou de d’épuisement.

La situation s’aggrave considérablement, puisque maintenant tout le système est affecté et le cerveau n’arrive plus à reprendre le dessus : il n’en peut plus de tourner en rond.

 

7- SUPPRESSION : La remise en question de la survie

En dernier lieu si, malgré tous les avertissements donnés par le corps, le problème n’est toujours pas résolu, dès lors, c’est dès lors la survie même de l’individu qui est menacée.

C’est l’étape finale, la SUPPRESSION. La pression a fait tant de ravages à l’intérieur de nous que le cerveau n’arrive plus du tout à fonctionner : il est obligé d’admettre qu’il a perdu la partie. Le conflit non résolu finit par se cristalliser quelque part dans notre corps (sous forme d’anévrisme, de tumeurs ou autres), mettant notre vie en péril et scellant parfois inexorablement notre destinée…

 

8- EXPRESSION : La meilleure solution

Imaginez qu’au départ, lorsque l’élément déstabilisant s’est produit, vous ayez eu la chance d’exprimer au fur et à mesure les effets que cette troublante nouvelle produisait en vous. Qu’il y ait eu quelqu’un auprès de vous avec qui partager vos peurs et vos inquiétudes…

Voyez-vous comment tout aurait pu se produire d’une manière différente, juste en accueillant la situation avec plus de recul ou de détachement? En prenant conscience que l’élément déclencheur n’est en fait que la « goutte qui a fait déborder votre vase intérieur », il vous est possible de replacer les choses dans leur contexte, sachant que ce n’est pas parce que vous avez « fait une crevaison » avec votre voiture que votre « moteur est irrémédiablement fichu »!

Il est possible de surmonter le stress inhérent à une perturbation majeure, peu importe le chemin qu’il a parcouru en vous-même : il vous suffit d’admettre que vous « en avez vu bien d’autres » et que, jusqu’à maintenant, vous avez toujours réussi à vous sortir d’un mauvais pas, sans y laisser votre vie. La preuve? Vous êtes encore là, non?

 

S’accueillir plutôt que réagir

Par conséquent, si vous vous accordez du temps pour prendre un peu de recul lorsqu’un trouble intérieur vous assaille, il y a de bonnes chances pour que vous puissiez distinguer, à travers des événements de votre vie, les défis que votre âme vous invite à relever pour vous aider à vous reconnaître et à équilibrer sainement toutes les dimensions présentes en vous-même.

Cela ne veut pas dire que l’on ne doive pas soigner les malaises lorsqu’ils apparaissent ou prendre le temps de soulager les symptômes qui nous affectent. Cependant, les médicaments, traitements divers ou soins naturels ne devraient pas être perçus comme seules planches de salut ou voies exclusives menant à la guérison, mais bien comme des OUTILS, des béquilles sur lesquels s’appuyer, le temps de retrouver notre maitrise et que la paix se rétablisse avec les parties de soi qu’on avait un tantinet « négligées » depuis un certain temps.

Mais, idéalement, ne serait-il pas fabuleux de pouvoir s’accorder du temps régulièrement afin d’entrer à l’intérieur de soi pour aller voir en douceur ce qui se cache derrière un problème de santé particulier et le régler AVANT qu’il ne dégénère en malaise plus grave?

Extrait du livre « Tout va mal? Tant mieux! », Éditions Le Dauphin Blanc, 2013, pp. 58 à 64

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