J’ai le goût de vous offrir un conte qui parle d’amour et de compassion et de merveilleuse synchronicité. Afin qu’en ces temps où la Lumière émerge doucement sur Terre, nous continuions à croire que l’impossible peut arriver.
Que l’Amour et la bienveillance emplissent nos cœurs de compassion pour tous les Êtres que nous côtoierons en 2022!
Deux mondes…
par Sarâ Julia
Il était une fois deux mondes qui semblaient ne jamais pouvoir se rencontrer…
Elle était dans son cœur.
Il était en dehors.
Elle avait grandi dans les savanes de l’Afrique du Sud, dans un tout petit village protégé par un immense baobab, cet « arbre à palabres », où elle allait souvent écouter les anciens raconter la vie d’avant ou d’ailleurs.
Elle était entourée d’amour de sa mère, de ses sœurs, de ses tantes, de sa grand-mère.
Lors des rassemblements, les femmes et les enfants formaient un premier cercle autour du feu ou du conteur. Et les hommes un deuxième cercle, protégeant le premier, remplissant leur rôle avec amour et dignité. Chacun à sa place et bien d’y être.
Elle était unie à la Terre, vivant ses saisons comme faisant partie d’elle-même, unie aux fleurs, aux arbres, aux insectes, aux poules ou aux chiens… Elle savait leur langage, et ils lui répondaient.
Il avait passé son enfance sur le béton des rues de Chicago. Sur le dur…
Et il l’était devenu.
Pour lui, pas de cercle d’amour… Plutôt des lignes… Comme les rues et les ruelles, froides aux angles carrés.
Seul…
Son langage à lui, c’était les cris sortant des appartements surpeuplés, les klaxons des voitures qui emplissaient les rues et les lamentations de sa mère quand son père arrivait trop soul.
Deux mondes…
Elle avait confiance.
Il avait peur.
La vie pour elle était chaque jour une occasion d’aimer.
La vie pour lui était chaque jour un combat. Pour survivre…
Deux mondes peuvent-ils se rejoindre ?
Elle avait des rêves.
À quinze ans, elle se sentit prête à partir pour la ville. On organisa une célébration pour lui offrir ce qu’on avait de meilleur pour l’accompagner, pour lui montrer qu’on était fier d’elle: des choses concrètes et aussi, des paroles d’amour, et de confiance.
Elle partit remplie. De son enfance, d’amour, et de reconnaissance.
Il avait des rêves.
À quinze ans, il s’enfuit pendant une nuit noire et froide pour s’échapper d’un milieu qui le tuait à petit feu. À quinze ans, on ne veut pas mourir !
Il partit rempli. De haine, de ressentiment et de colère.
Elle fit de brillantes études et devint médecin. De corps et de cœur.
Comment pouvait-il en être autrement !
Elle soigna les deux, dans les villes comme dans les villages les plus reculés et acquis une grande connaissance de la culture de toutes les tribus de sa terre natale. Elle travailla avec des ONG venues d’autres pays pour améliorer la vie de son peuple.
Il fit mille et un travaux. Et sema la bisbille partout où il allait.
Comment pouvait-il en être autrement !
Il ne savait que vivre le combat.
Il connut tous les dessous de la ville de Chicago et fut connu de tous les policiers.
Deux mondes peuvent-ils se rejoindre ?
À l’aube de sa cinquantaine, elle était renommée pour son œuvre et sa grande compétence. Elle fut invitée en Amérique pour témoigner de ses accomplissements auprès de jeunes médecins qui désiraient joindre « Médecins sans frontières ».
Elle devait y passer deux semaines.
Un soir où elle rentrait à son hôtel après un repas avec des collègues, un accident eut lieu, juste au coin de la rue. Un vieil homme se fit heurter par une voiture qui venait à une allure affolante. Le corps roula sur la chaussée et s’arrêta, inerte contre la bordure du trottoir.
Accourant à son secours, elle vit qu’il respirait encore. Elle fit ce qu’elle put, avant que l’ambulance n’arrive et sans hésiter, décida d’accompagner le vieil homme à l’hôpital.
Il avait perdu son dernier travail. On en avait assez de ses retards et de ses excuses. Il rentrait chez lui, dans son repère sale de vieil homme seul. Il avait trop bu, comme d’habitude, et traversa la rue sans regarder.
Ce fut le choc et….
Entre la douleur qu’il ressentait dans tout son corps et les vapeurs de son esprit embrumé, il entrevit des yeux d’un noir perçant dans un visage d’encre et entendit une voix à la douceur de miel…si douce…
Qui disait des mots qu’il ne comprenait pas.
La seule pensée qui passa dans son esprit fut : personne ne m’a jamais parlé comme ça…
Le hasard… Ou pas.
Les deux mondes s’étaient rejoints.
Elle vint le voir chaque jour. Elle était la seule.
Elle le savait, c’est pour ça qu’elle venait.
Elle s’assoyait là, près de lui, lui parlant dans sa langue d’origine comme pour le bercer d’amour, et parfois, lui chantant quelques mélopées de son village.
Il l’attendait chaque jour, et elle venait. Sa seule visite.
Quand elle arrivait, c’était comme la douceur du vent qui caresse la joue… Comme le soleil qui brille après une pluie d’été… Comme un baume sur la laideur de sa vie…
Elle ne savait pas qui il était. Peu lui importait.
Elle savait qu’elle lui faisait du bien.
Cela seul comptait.
Il ne savait pas qui elle était.
Mais il savait qu’elle non plus ne le savait pas.
Et cela lui fit du bien !
Car il put être autre chose que ce qu’il était avant.
Autre chose que cet être déçu par la vie, et décevant pour tous, autour de lui.
Elle était dans son cœur.
Et lui, grâce à elle, y revint.
Il partit de sa vie avec une petite ouverture… Dans la conscience et le cœur.
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Le Centre d’O des Maîtres vous accueillera en 2022 pour vous offrir son espace, un oasis de paix et d’enseignements sacrés, en Beauce, pour des séjours en individuels ou des journées de groupe. Vous trouverez les propositions ici https://www.sarajulia.ca
Le calendrier est mis à jour régulièrement au fil des ajouts d’activités.
Au plaisir de vous accueillir !
1 réflexion sur “En ces temps si tourmentés… Un conte pour vous.”
Magnifique conte! Merci infiniment! Y-at-il une suite?