Garder vivants nos souvenirs

Le RIME

Au moment de l’annonce de la présence de ma première fille dans mon ventre, je me souviens avoir pensé : « Je suis maintenant responsable de lui créer de beaux souvenirs! »

C’est quelque chose qui a toujours été important pour moi, créer et garder vivants de beaux souvenirs. Avec sa petite sœur, nous avons fait des pique-niques dans le salon, des beach partys dans la salle de bain, des explorations archéologiques dans un petit boisé. On a transformé en fête un simple souper au restaurant. Un dessin sur un napperon est devenu une œuvre d’art. Nous sommes parties en voyage dans le Sud en allant à la plage tout près de chez nous.

Bien sûr, la vie n’est pas faite que de beaux souvenirs. Nous en avons de très pénibles. Du mieux qu’on a pu, nous les avons transformés en apprentissages. Toutefois, à chacune de nos rencontres, nous nous remémorons tel fou rire, telle anecdote, tel jeu de mots. Je leur dis qu’il nous appartient de garder vivants nos beaux souvenirs, ceux qui nous font sourire, ceux qui nous rappellent nos bons moments ensemble.

Ça nous fait du bien de nous souvenir. Ça crée des sourires. Une personne entre dans la famille? Vite, on sort les anecdotes, on se taquine, on rit. Ces souvenirs sont notre ciment.

Au moment d’écrire ces lignes, la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est en train de brûler. Il y a quelques semaines à peine, j’y ai créé un beau souvenir. Je vous raconte.

Il y a 30 ans, je vivais au Mexique dans une famille, un couple avec trois petits garçons. Ils sont devenus ma famille de cœur. Nous sommes toujours restés en contact. J’ai revu deux des garçons, maintenant des hommes, l’un vivant au Canada et l’autre au Mexique. Mais je n’avais jamais revu celui qui réside à Paris. Or, une belle occasion s’offrait à moi d’aller vivre une formation avancée en hypnose à Paris. Revoir mon petit frère était primordial pour moi.

Il était à l’aéroport avec des fleurs. Ce grand homme est tombé dans mes bras en pleurant. Pouvez-vous imaginer l’émotion? Après avoir déposé ma valise, nous nous sommes baladés dans Paris. Cette journée-là, nous nous sommes assis dans Notre-Dame. Épaule contre épaule, nous avons partagé des souvenirs d’il y a 30 ans et nos vies jusqu’à aujourd’hui. Puis, là, dans ce lieu historique et grandiose, nous nous sommes dit que nous ne changerions rien à notre parcours. Conscients d’avoir eu de multiples possibilités, nous avons choisi une route, celle qui nous a menés à Notre-Dame-de-Paris exactement ce jour-là. Une immense paix s’est installée en nous dans un beau moment de silence. Comme une lumière venue éclairer nos vies pour nous dire : Vous êtes à la bonne place. Avant de sortir de la cathédrale, il m’a acheté une médaille de Notre-Dame-de-Paris.

Ainsi, un objet, une photo, un lieu ou même une chanson deviennent un ancrage. Cette médaille, comme bien des petits objets de l’enfance de mes filles, renferme des émotions que je recrée chaque fois que je revois ces objets. Le pouvoir des ancrages est de faire revivre un état émotionnel similaire à l’événement ou au souvenir auquel il est rattaché. Il aide aussi à garder active la mémoire de souvenir. En hypnose, on utilise l’évocation d’un souvenir pour créer un état modifié de conscience, car on sait que le cerveau ne fait pas la différence entre un événement réel et remémoré.

On sait aussi que le cerveau a la capacité de modifier les souvenirs des événements passés. Alors, nos souvenirs sont-ils conformes à ce qui s’est passé? Est-ce important qu’ils le soient?  Pour ma part, je ne cherche pas la vérité. Existe-t-elle d’ailleurs? Ce qui compte, c’est l’émotion que le souvenir recrée. Il me fait sourire, il me fait rire, il met de la chaleur dans mon cœur. C’est ce qui est important!

 

Les beaux moments deviennent de beaux souvenirs; les mauvais moments deviennent de belles leçons. Anonyme

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