La surconsommation

Sylvie Asselin

Et si l’on s’attardait sur un sujet de l’heure : la surconsommation

J’entends déjà quelques réflexions du genre; quel est le lien avec le cheminement personnel ?!  Pour certaines personnes, le lien sera direct, pour d’autres aucunement. Certains l’exprimeront par une alimentation excessive et d’autres par des achats compulsifs. Il est quand même intéressant de se pencher sur ce sujet bien d’actualité en cette période de l’année.

En vogue depuis quelques années, le souci de la surconsommation s’intensifie et il est vrai que ce mal du siècle n’est pas à sous-estimer. Mais nous posons-nous les bonnes questions?  Bien sûr, l’environnement est un enjeu important. Certains y découvriront là un nouveau défi à relever mais d’autres, pour qui la motivation de participer à ce mouvement collectif ne les emballe pas, ne se sont peut-être pas posé une question fondamentalement humaine et qui n’a rien à voir avec l’environnement.

Qu’est-ce que je cherche à combler ou à remplir?

Que se cache-t-il vraiment sous ce prétendu besoin d’acheter et/ou d’accumuler. Ce mode opératoire est très sournois, la plupart du temps inconscient, tellement qu’on en vient à ne plus faire la nuance entre un désir et un réel besoin. D’autant plus que l’on se crée de faux besoins. Et là, vraiment, le marketing commercial sait comment nous amener à croire que tel objet est indispensable à notre quotidien.

Sans vouloir entamer un débat de société, ramenons-nous tout simplement à nous- même et explorons ce vide à remplir. Au départ, lorsqu’ il y a manque ou vide, c’est que l’on ne se sent pas nourri ni comblé. On pourrait regarder quel secteur de sa vie n’est pas satisfaisant ou carrément absent d’activité.  Ou bien pourquoi ne suis-je jamais satisfait de ce que je possède? Si, après avoir accumulé des biens, vous ressentez constamment le besoin d’acquérir encore et encore d’autres biens… J’y vois une ALARME! La voie de la fausse allusion du bonheur est droit devant vous.

Que l’achat soit pour s’offrir une récompense ou pour répondre à un prétendu besoin immédiat, le sentiment de contentement devrait spontanément surgir. La satisfaction et le bien-être devraient envahir votre ÊTRE.  Si ce n’est pas le cas, si cet état est éphémère, eh bien vous vous retrouvez dans la roue infernale de la surconsommation.

Il y a des situations de la vie qui portent à réfléchir sur l’accumulation de biens matériels et tout le monde le vit à quelques reprises : les déménagements. Oui, en ces périodes, on l’avoue haut et fort : j’ai beaucoup trop de choses accumulées. La difficulté à se séparer des objets peut signifier, pour certains, de garder un lien avec le passé afin de se souvenir du passage de ceux qui nous ont précédé. Pour d’autres ayant vécu le manque sur le plan matériel dans leur enfance, ceux-ci garderont des objets en prévoyance du manque dans l’avenir. Tout finit par être justifiable. À nous maintenant de déterminer le sens que l’on veut prendre. On fait des tentatives de tri, on élimine des petits trucs par- ci, par-là. On libère et cela fait un grand bien.

Une autre situation du genre se présente lorsque l’on fait un voyage. On arrive à très bien fonctionner pendant deux semaines, avec une seule valise. On est loin de se soucier de l’agencement de couleurs des serviettes avec le rideau de douche…  On n’a que l’essentiel, j’en conviens, mais la vie se déroule quand même correctement pendant ces séjours éloignés de la maison.

L’être humain est complexe. Il recherche constamment le bonheur sans pour autant savoir où se diriger. Toutes les théories vous ramèneront vers vous-même. Les adages l’affirment : ne cherche pas à l’extérieur, tout est à l’intérieur de toi. Je sais, vivre sa vie en théorie a toujours été plus facile qu’en pratique. Toutefois, rien ne nous empêche de nous prêter à faire l’exercice d’exploration de nos habitudes de consommation. Qui sait, peut-être y trouverons-nous des sources de motivations reliées à des peurs inconscientes, à des mécanismes de survie qui, autrefois, nous protégeaient mais qui, aujourd’hui, sont désuets.

 

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