Lorsque nous étions d’âge préscolaire et scolaire, nous avons expérimenté et refoulé énormément de souffrances, de diverses façons, subissant rejets et humiliations de la part de nos pairs. C’est à ce moment que s’est ancrée profondément en nous la peur d’être ridiculisés, celle d’être punis ou critiqués, d’être comparés, et combien d’autres. En vieillissant, nous avons développé une fausse personnalité, une « carapace » forgée de peurs, qui nous protège, pensons-nous, mais qui, en fait, nous isole. Cette tour d’ivoire est si efficace qu’elle nous empêche de reconnaître que des sentiments de peur peuvent exister en nous et dominer notre vie.
Nous avons tous fondamentalement peur de quelque chose bien que nous ne voulions pas nécessairement l’admettre. Dès qu’une peur se manifeste, aussi peu perceptible soit-elle, la forme subtile d’un défaut majeur émerge. Le rôle de celui-ci est de protéger notre petite personnalité des angoisses qui l’accablent et qu’elle ne se sent pas, pour le moment, en mesure d’affronter.
Saurions-nous reconnaître laquelle de ces peurs nous habite ?
- Peur de ne pas en avoir assez ?
- Peur d’être vulnérable ?
- Peur de manquer de temps ?
- Peur d’être inutile ?
- Peur de ne pas être à la hauteur ?
- Peur de changer ?
- Peur d’être inadéquat ?
Les écrits sur les défauts majeurs nous enseignent comment explorer nos émotions et nos réactions. Ils nous aideront à mieux comprendre le pourquoi et le comment de nos peurs ainsi que de nos comportements et mécanismes de défense face aux différentes épreuves que nous rencontrons. Nous reconnaîtrons graduellement que tout ce que nous pensons être n’est que pure illusion basée sur un système de croyances qui nous a été imposé et qui est devenu nôtre. Cette simple découverte est le premier pas d’un long processus qui nous habilite à devenir des êtres libres, des êtres sans peur.
Qu’est-ce qu’un défaut majeur ?
Nous nous habillons tous d’une personnalité, d’un ego qui nous régit à tout instant. Comme si cela ne nous suffisait pas, nous l’endimanchons d’un défaut majeur qui l’aide à fabriquer une fausse réalité à laquelle nous nous attachons, peu importe la forme qu’elle revêt.
Maître dans l’art de sauver les apparences, le défaut majeur sait comment épauler notre personnalité en condition de stress, de déséquilibre, et ce, tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel. Dans le feu de l’action, il assure le contrôle. Jouant de subtilité et de ruse, il protège notre sensibilité et notre vulnérabilité. Son rôle est de nous captiver afin que nous soyons constamment dominés par son pouvoir et son influence. Il se veut aussi sécurisant et réconfortant qu’une vieille paire de pantoufles dont personne ne désire se départir. Tant et aussi longtemps qu’il tient fermement en main les rênes de notre vie, le défaut majeur nous empêche de le démasquer et d’admettre l’influence négative qu’il exerce sur nous.
Les défauts majeurs se répartissent en deux catégories : ceux qui tendent à l’introversion et ceux qui poussent à l’extra- version. Dans la catégorie des introvertis, nous retrouvons la dépréciation de soi, la destruction de soi et le martyr; dans la catégorie des extravertis, nous retrouvons l’arrogance, l’avarice et l’impatience. Quant au septième défaut majeur, l’entêtement, il n’appartient à aucune catégorie mais il les englobe tous.
Chaque défaut majeur introverti est associé à un défaut majeur extraverti qui lui sert d’opposé; ainsi, nous retrouvons la dépréciation de soi associée à l’arrogance; le martyr à l’impatience; la destruction de soi à l’avarice. Par exemple, une personne dont le défaut majeur est la dépréciation de soi, se trouvant dans une situation qui risque de la faire souffrir, fera appel à l’arrogance pour se sortir de cette condition problématique. Le seul défaut majeur faisant exception à cette règle est celui de l’entêtement. Qualifié de neutre, il jouit du privilège de pouvoir expérimenter tous les autres défauts majeurs, selon les besoins du moment, avec une prédilection plus grande pour certains d’entre eux.
Comme le défaut majeur est omniprésent, si nous souhaitons le démasquer, nous devons être aux aguets, sans relâche, quant à la façon dont nous vivons nos émotions et nos frustrations. Ainsi, réagir défensivement lorsqu’on nous souligne notre impatience, indique qu’il y a un fort risque que l’impatience soit notre talon d’Achille. Curieusement, en effet, le défaut majeur qui nous caractérise se veut celui que nous remarquons davantage chez autrui et pour lequel nous ne démontrons aucune indulgence. Néanmoins, il se révèle le miroir parfait de ce que nous exprimons.
Ces écrits sur l’influence des défauts majeurs s’avèrent un outil de croissance remarquable. C’est une analyse de soi qui requiert courage et persévérance car faire face à nos démons n’est pas chose aisée. Le résultat ne peut cependant qu’être bénéfique pour toute âme en évolution sur Terre.
Voici, brièvement décrits, les 7 défauts :
Impatience
Me reconnaissez-vous ?
« J’ai toujours peur de manquer de temps ! »
« Ce qu’ils sont lents ! J’ai horreur qu’on me fasse perdre mon temps ! »
« Dépêche-toi, chéri…, sinon, nous serons encore en retard ! »
« Il ne faut pas que j’oublie de passer à l’imprimerie, chez le nettoyeur, de prendre les enfants à l’école, d’acheter du lait… Poussez-vous, je n’ai pas de temps à perdre ! »
« J’ai peur de ne pas avoir assez de temps pour respecter mon agenda. »
« J’ai tellement peur de rater une occasion, lors de ce dîner d’affaires… Je vais donc me dépêcher pour être la première arrivée. »
« On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! »
Environ 15 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur.
Les peurs
- de manquer de temps
- de manquer de quelque chose ou de passer à côté d’une occasion intéressante
- d’oublier
Martyr
Me reconnaissez-vous ?
« Ne t’en fais pas pour moi, je vais bien »
« Qui peut vraiment me comprendre dans ce que je vis… ! »
« C’est rare que les autres apprécient ce que je fais pour eux. »
« Je me sens piégée par tout, tout le temps; m’en sortirai-je un jour ?»
« C’est de leur faute ! C’est à cause d’eux que ma vie est misérable. »
« Va, amuse-toi bien ! Je vais m’arranger toute seule ! »
« Pauvre de moi… comme je fais pitié, personne ne s’occupe de moi »
Environ 15 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur.
Les peurs
- d’être victime
- de ne pas être en contrôle
- de ne pas être libre
- d’être sans valeur
- d’être inutile dans la vie
- de se faire manipuler
- de guérir
- de réussir
Arrogance
Me reconnaissez-vous ?
« Lorsque j’entre dans une pièce, tous les yeux se tournent vers moi ! »
« On me pense snob et hautain… Comme on me connaît mal ! »
« Je suis prudent, je ne fais pas confiance facilement. »
« Dans un nouveau groupe, je préfère d’abord observer et voir à qui j’ai affaire et, ensuite, je sais comment prendre le contrôle et agir. »
« Je sais bien mieux que quiconque comment procéder pour faire de ce projet un succès. »
« Mon idéal de vie est supérieur à celui des autres. »
Environ 15 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur.
Les peurs
- d’être vulnérable
- d’être jugé
- de perdre le contrôle
Dépréciation de soi
Me reconnaissez-vous ?
« Je n’ai pas les capacités d’accomplir un tel projet ! »
« Je ne suis bonne à rien, je n’ai pas de talent. »
« On me dit que je suis sévère avec moi-même. »
« Je ne mérite pas qu’on m’aime car je n’ai rien à offrir de très gratifiant. »
« J’ai toujours peur de déranger… »
« Je me contente de ce que la vie m’offre. Pourquoi chercher plus ? »
Environ 10 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur.
Les peurs
- de ne pas être à la hauteur
- d’être inadéquat
- d’être indigne
- de décevoir autrui
- de ne pas être méritant
- de ne pas être aimé
Avarice
Me reconnaissez-vous ?
« Chérie, as-tu vu la nouvelle tondeuse du voisin ? J’en ai trouvé une encore plus belle et beaucoup moins chère »
« J’ai un appétit vorace pour la vie, je veux tout vivre, tout faire, tout voir, rencontrer le plus de gens possible et surtout vivre des expériences stimulantes. »
« Je ressens une peur terrible de passer à côté d’événements importants… »
« J’en veux davantage, encore plus et toujours plus ! »
« Je ne sens jamais que j’en ai assez. »
« Mes désirs sont plus grands que mes besoins mais je veux les combler tous. »
Environ 15 % de la population vit sous l’influence de ce défaut
majeur.
Les peurs
- de ne pas en avoir assez
- d’être en manque de tout ce qu’on peut imaginer
- de perdre
Destruction de soi
Me reconnaissez-vous ?
« L’usage de drogues me permet d’affronter cette vie dont je ne voulais pas. »
« Combien de voitures puis-je dépasser à cette vitesse ? Encore une ! »
« Fumer, c’est mon seul plaisir dans la vie… Pourquoi j’arrêterais, il faut bien mourir de quelque chose ! »
« La vie, c’est toute une plaisanterie. Qu’est-ce que je fais ici ? »
« Ce qui survient dans ma vie est totalement sans importance. Qui se soucie de ce que je fais subir à mon corps et à mon entourage ? »
« Les expériences extrêmes m’allument car le reste de ma vie est trop insignifiant. »
Environ 10 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur.
Les peurs
- de ne pas être à la hauteur
- d’être inadéquat
- d’errer sans but
- de mener une vie sans valeur
- d’être déçu par la vie
- de perdre le contrôle
- de ne rien valoir
Entêtement
Me reconnaissez-vous ?
« Moi, changer ? Jamais ! »
« Non, oublie ça, je ne le ferai pas. »
« Inutile d’insister, tu ne réussiras pas à me faire changer d’opinion. »
« Pas question que je m’ajuste… et pourquoi le ferais-je ? »
« C’est ainsi que je le vois, il n’y a rien à ajouter ! »
« Ne perds pas ton temps avec ça; j’ai ma petite idée à ce sujet. »
« Si je le vois ainsi, c’est que c’est ainsi, un point c’est tout ! »
Environ 20 % de la population vit sous l’influence de ce défaut majeur, constituant, de ce fait, le défaut le plus populaire. Les vieilles âmes le choisissent d’emblée : c’est leur préféré !
Les peurs
- de changer
- du changement
Vers le chemin de la connaissance…
Même si un défaut majeur en particulier domine notre vie, à notre insu, tous les défauts majeurs nous influencent car ils font partie intégrante de notre personnalité. Ils colorent nos émotions, mettent du piquant dans nos relations et nous permettent de vivre des expériences d’apprentissage à travers les conflits nécessaires à notre évolution.
Chaque nouvelle vie porte en elle ses leçons particulières, selon notre karma et la maturité de notre âme. Ces leçons, nous les avons choisies et nous devons les affronter avec courage et témérité si nous voulons, un jour, « retourner dans la maison du Père ».
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Cet article est un extrait du livre Les 7 défauts majeurs ― Fondés sur les écrits de Chelsea Quinn Yarbro et développés par Simhananda[1]. Aucune partie de cet extrait ne peut être reproduite par quelque procédé que ce soit sans avoir obtenu au préalable la permission écrite des Éditions Paume de Saint-Germain©.
[1] 1 Simhananda est un Maître de Sagesse né et vivant en Occident, reconnu pour répandre l’immémoriale Vérité sur un ton résolument moderne, unissant, de ce fait, la Lumière de l’Orient à la Lumière de l’Occident. Son nom signifie littéralement « rugissement du lion ».
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