Les amoureux des maux

Alain Marillac

En évoquant ce thème, je pensai tout naturellement à la Fibromyalgie, reconnue, depuis peu, comme une maladie. Toutefois, les varias sont nombreux autour de ce trouble et plusieurs aspects dépendent directement d’un auto conditionnement inconscient. Le confinement a, de son côté, permis, étrangement, de démultiplier la création de problématiques auto induites. Lorsqu’on s’attaque à cette problématique il s’agit toujours de déconstruire en douceur, de la même manière que le mal s’est édifié.

Le plus souvent, les prémisses s’installent sur une longue période qui peut atteindre une dizaine d’années et puis; tout à coup; un premier vrai symptôme pop-up! Ce peut être une douleur récurrente, ou une difficulté à dormir ou autre chose encore. Puis, peu à peu, le phénomène s’accélère, comme si tout le temps de préparation étant écoulé, la représentation pouvait débuter.

Le plus fréquemment, un événement marquant tient lieu de déclencheur; la perte d’un être cher, d’un job ou encore un échec quelconque. Cet événement crée une brèche majeure et l’état général s’altère : difficulté à marcher, à travailler, à agir, etc. Souvent la personne perd son emploi ou doit en changer, ce qui accentue encore le phénomène.  La personne se trouve face à « des preuves » de son incapacité :

  • Faiblesse physique
  • Manque de sommeil
  • Gourmandise et abus
  • Douleurs diverses
  • Élagage de l’entourage

À partir de là, intervient souvent un autre mécanisme, celui des avantages secondaires : on obtient de l’aide pour à peu près tout.

C’est à ce stade que; bien des gens; deviennent vraiment « amoureux » de leur mal et finissent par accepter leur état sans plus vouloir en sortir.

En sortir! C’est justement la raison pour laquelle ces personnes consultent. Elles ont déjà vu plusieurs représentants de la médecine officielle, mais elles n’ont pas « vraiment » quoi que ce soit et le terme fibromyalgie vient mettre un nom sur ce « rien » qui n’en est pas un. Car il y a vraiment quelque chose qui cloche, mais trouver par où débuter est un casse-tête.

Oui il est possible d’aider, mais cela prend du temps et il faut être prêt à mettre ce temps. L’anamnèse, la période de questionnement, est longue, car il y a deux choix : trouver le bout du fil qui compose la pelote, ou encore commencer à couper des morceaux de laine, petit à petit sans abîmer la personne qui se trouve au centre.

Et puis, idéalement, le travail se fait à plusieurs. Il s’agit pour la personne de retrouver une activité physique progressive. Pour certains; il suffira de débuter par une marche de quinze minutes. Des massages, des conseils sur la musculature, etc. À cela peut s’ajouter un suivi psychologique ou médical il est aussi possible d’adjoindre des exercices de créativité ou de jeu afin de renforcer la stimulation intellectuelle. Bref! Tout dépend du bilan général de départ.

Si les résultats peuvent être fantastiques avec complet retour à la normal, parfois il faut bien l’avouer, des personnes sont tellement en amour avec leurs douleurs, leurs maux de toutes sortes, leurs avantages secondaires et le mouvement perpétuel entre les thérapeutes qu’ils ne cherchent plus vraiment un retour à un moment qu’ils ont, en fait, quasi oublié. Pour ces personnes-là, seul un tsunami émotionnel peut faire office de déclencheur.

On trouve ce type d’attachement un peu morbide dans d’autres genres de maladies, il n’y a pas de règles précises seulement un contexte. Un seul mot d’ordre : consulter et vouloir en sortir « vraiment ».


Alain Marillac, hypnothérapeute : www.enequilibrebedford.com

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