Les situations que nous vivons sont des reflets

Dominique Jeanneret

Je viens de rouler près de 800 km ces deux derniers jours de Québec à Alma, Chicoutimi, Tadoussac, Bergeronnes, Baie-St-Paul et retour à Québec. Près d’Alma, j’ai fait une séance d’hypnose spirituelle de régression. A Chicoutimi, je suis allée voir une belle amie qui m’a partagé son rêve en train de se réaliser. Ses rêves, en fait. Quel bonheur de l’écouter ! A Bergeronnes, j’ai retrouvé un ami rencontré en Suisse en 1983 qui y possède un motel. On s’est revus comme si c’était la semaine passée qu’on s’était quittés. On ne s’était pas revus depuis une dizaine d’années. Ce sera notamment chez lui que nous irons avec le voyage de groupe que je suis en train d’organiser pour l’été 2021, Incursion en Terres Amérindiennes.

Au fil de ce périple en solitaire à savourer et admirer la nature magnifique du Québec, ses grands espaces et le soleil qui se reflète sur ses lacs et le fleuve, j’ai vécu plusieurs moments qui m’ont d’abord surprise, pour ne pas dire subjuguée. La moutarde m’est alors soudainement montée au nez, doublée d’impatience et de jugements pas jolis-jolis. Le tout fut calmé par ma raison raisonnable qui m’a dit que ça ne servait à rien de s’énerver et de me mettre en colère, et qui finit par laisser place à un peu de tristesse dans mon coeur mêlée à de l’impuissance et du lâcher prise. Je vous raconte.

La tasse

Avant de quitter Québec avant-hier, j’avais mis, chez moi, du thé dans une tasse thermos au nom du resto fast-food bien connu au pays pour ma route. Hier matin, en allant me chercher mon petit déjeuner au resto du même nom à Chicoutimi, j’ai demandé au caissier s’il était possible de rincer ma tasse avant d’y mettre mon café. La tasse était restée dans l’auto et j’avais oublié de la laver chez mon amie.

La gérante (le masque juste tenu par une oreille, ne cachant rien de son visage alors que tous les autres employés arboraient leur masque couvrant bien leur visage) entendit ma demande alors qu’elle passait. Elle me répondit d’un ton quelque peu stressé qu’elle pouvait la rincer mais ne pouvait pas y verser le café.

J’ai bafouillé, subjuguée par l’illogisme :

– Vous avez le droit de la prendre de mes mains et de la laver mais pas d’y verser le café ?! Je ne comprends pas la logique ?!

– Moi non plus mais c’est ainsi et on doit suivre les ordres ! me répondit la dame, dont le mouvement de la tête faisait clairement voir son impatience et son ras-le-bol devant ces ordres à suivre qui ne se suivent pas eux-mêmes.

En temps normal, je me serais arrêtée là car je sais que ça ne sert à rien de discuter. Les ordres sont les ordres et personne ne doit les transgresser sous peine d’amende voire de fermeture. Sauf que là, je ne pouvais pas croire que cette dame, qui me semblait intelligente et sensée, adhère à une telle logique illogique.

– Vous avez le droit de la prendre de mes mains et de la laver mais pas d’y verser le café ?! ai-je repris. Ça n’a aucun sens !!! Vous devez gaspiller une tasse en carton et un couvercle en plastique pour me donner mon café au lieu de remplir ma tasse thermos, justement vendue par votre resto pour éviter le gaspillage ?! Êtes-vous d’accord avec ça ? C’est… &*/ »@/?!

Je me suis retenue de dire ce que j’en pensais. Ma raison raisonnable m’avait soufflé de rester calme.

– Que voulez-vous que je vous dise, Madame, me répondit la gérante. On doit suivre les ordres sous peine de sanctions. Ça ne veut pas dire qu’on y adhère ! et elle est partie préparer ma commande.

J’ai payé mon déjeuner avant d’aller, quelques pas plus loin, chercher mon café. Il était dans la tasse thermos avec mon muffin dans un petit sac en papier à côté.

Respect, Madame la gérante ! Merci d’avoir été plus intelligente que ces ordres illogiques qui, en plus, amènent au gaspillage.

Le fait que son masque n’était tenu que par une oreille me disait bien que la dame en avait plein son cass… heu…. masque ! ? (jeu de mots québécois : en avoir plein son cas(que) = en avoir ras-le-bol).

Le motel

Arrivée à Bergeronnes, j’ai retrouvé mon ami à son motel.

Des clients venaient de quitter leur chambre aussi il m’a montré ce qu’il devait faire à chaque départ, soit fumiger un produit désinfectant sur toutes les surfaces et draps, bien sûr, ainsi même que dans les armoires avant de toucher à quoi que ce soit pour qu’il ne se contamine pas ni la dame du ménage.

Une fois cette étape faite, le ménage proprement dit (dans tous les sens du terme) pourra être effectué. Des frais et du temps supplémentaire pour les hôteliers. Qui va payer pour ça ? Devinez…

Même s’il pourrait remplir son motel de touristes de passage chaque jour de l’été, mon ami a préféré louer les trois quarts de ses chambres au mois depuis sa réouverture. Moins de travail et moins de frais de produits puisqu’il ne fait ménage de la chambre que le jour où les locataires quittent. Il s’est assuré ainsi que son motel soit toujours rempli même si les revenus sont moins élevés. Au bout du compte, c’est aussi bien moins de dépenses liées au virus.

Le traversier

En revenant de Bergeronnes, j’ai pris le traversier entre Tadoussac et Baie-Ste-Catherine.

J’aime ces moments sur l’eau. Accoudée au bastingage, le nez dans le vent, je contemple le fleuve, le regard à l’horizon. Je fais le vide intérieur et respire abondamment cet air très légèrement salé comme un grand nettoyage énergétique. La plupart des automobilistes, surtout les touristes, sortent pour venir admirer le fjord d’un côté, la mer de l’autre.

Sauf que là, les matelots nous ont bien stipulé de rester dans notre auto ou tout près de l’auto. Interdiction d’aller plus loin et je me suis fait avertir par des marins masqués avec visière. Ils ont peur que, si on touche au bastingage, le virus se transmette.

Vive le vent, vive le vent, vive le vent qui passe et qui emporte avec lui le virus dans les airs… ;-)))

La basilique

Sur la route du retour, j’ai eu envie de m’arrêter pour faire une petite méditation dans la basilique Ste-Anne-de-Beaupré. Majestueuse et silencieuse, cette église est, d’habitude, toujours grouillante de fidèles. Je suis arrivée à 16h45. Entrée par la porte de droite, sortie par la porte de gauche. Entre-deux : « Suivez les flèches ! » m’a gentiment dit la dame masquée à l’accueil, souriante des yeux.

J’ai suivi les flèches. Je voulais prendre l’allée centrale, là où on sent toute l’énergie puissante de cet endroit, près de la nef, pour aller m’asseoir sur un banc en avant mais tous les bancs étaient reliés par de gros rubans, empêchant de passer et de s’asseoir. J’ai continué à suivre les flèches jusque de l’autre côté de la basilique, presque vers la sortie, et j’ai tourné à droite. Les flèches m’ont amenée jusqu’en avant où j’ai découvert quelques bancs, sur le côté de la nef centrale, où on pouvait s’asseoir.

J’ai fait une petite méditation rapide. La gentille dame à l’accueil m’avait dit que l’église fermait à 17h. Quand j’ai ouvert les yeux, un gardien m’attendait sur le bout du banc. Je n’ai pas regardé l’heure. Je me doutais que 17h devait être atteint. Je me suis levée.

– Je vous raccompagne, Madame ! m’a-t-il dit.
– Heeeuuuu, c’est gentil mais pourquoi ? lui ai-je demandé.
– Parce que c’est moi qui ai la clé et je ferme !
– Ah, je comprends. Vous fermez à 17h tous les jours maintenant ?
– Oui, on ferme à 17h tout l’été ! m’a-t-il répondu, manifestement pressé que je sorte et qu’il puisse terminer sa journée de travail.

Il m’a ouvert la porte, déjà fermée à clé. J’ai dit au-revoir et suis sortie. Je n’ai même pas eu le temps de laisser une offrande en remerciement.

Une fois dehors, j’ai croisé un monsieur qui arrivait. Je lui ai dit que c’était fermé. Il était déçu et moi aussi.

Même les espaces de recueillement sont presque fermés, ces espaces propices à se ressourcer et à retrouver de l’énergie, de la foi en la vie, de la joie au coeur…

Message de cette situation

Tout au long de mes heures de voiture en solitaire, je réfléchissais au message que cette situation « pandémique » mondiale nous reflète depuis le mois de janvier, depuis six mois déjà. Qu’est-ce que la vie veut nous faire comprendre ? Quels sont les reflets qui viennent nous rejoindre et nous faire avancer vers le meilleur à travers des prises de conscience, chacun pour soi et la société au complet ?

Je pourrais disserter longtemps. Nous avons chacun(e) vécu, et vivons, une situation différente d’une personne à l’autre tout en vivant une situation sociale, et même mondiale, identique pour tout le monde ou presque. Qu’est-ce que les humains doivent apprendre, comprendre actuellement ?

Pour beaucoup d’entre nous, ce confinement fut un réel cadeau. J’ai une gratitude infinie, pour ma part, pour ce temps d’arrêt. Pour d’autres, ce fut l’enfer voire la mort.

Les situations que nous vivons sont des reflets de qui nous sommes, où nous en sommes intérieurement. Qu’est-ce que cette situation veut montrer à chacun de nous et à l’humanité toute entière ?

J’aurais pensé qu’un jour, l’univers nous enverrait une épreuve qui nous rapprocherait plutôt que de nous distancer. Que l’entraide, la paix, l’amour seraient plus présents. Sûrement que, dans certains milieux et familles, cela s’est avéré vrai alors que, dans d’autres sphères de la société, tout pousse à nous distancer les uns des autres. Gardez la distance entre vous, portez masque et visière et ne vous touchez pas. Tout ce qu’il faut pour détruire les humains qui ont besoin de chaleur humaine et de toucher pour rester en santé à la fois mentale et physique.

Est-ce que la force de l’Amour qui rayonne de plus en plus dans le monde à travers les gens qui s’ouvrent à leur coeur vient de frapper le mur de son opposé, de son « ego » qui se défend becs et ongles contre la tendresse, la vérité, l’humanité, l’entraide, la paix, l’Amour entre humains et tous les êtres vivants ?

Quand la Lumière éclaire de plus en plus, l’ombre veut reprendre le dessus. C’est juste le balancier qui revient. Arriverons-nous, cette fois-ci, à faire en sorte que le balancier de l’Amour soit définitivement plus fort que celui de l’ombre ? J’ai vraiment l’impression que nous sommes dans ce passage vers une Lumière encore plus forte, vers la Paix à laquelle chacun de nous aspire du plus profond de son coeur mais l’ombre risque d’être violente aussi, gens de coeur, restons calmes, bienveillants et, surtout, prions chaque jour pour que l’Amour remplace l’ombre et ce, dans la Paix.

Les prix explosent

Je vais suivre les consignes et mettre un masque dans les magasins mais j’irai probablement bien moins souvent faire des achats car je déteste avoir le visage couvert, j’étouffe. Je vais me désinfecter les mains en entrant dans les lieux publics mais j’irai bien moins souvent au restaurant. Les prix des repas ont tellement explosé avec le virus que c’en est devenu un véritable luxe tellement les prix sont prohibitifs. Nous sommes pourtant dans un temps où beaucoup de personnes n’arrivent plus à joindre les deux bouts et où tant d’entreprises déposent le bilan (faillite).

Au bout du compte, c’est encore nous, le peuple, qui payons les frais des décisions des gouvernements et ça ne m’intéresse pas. Une chose que le confinement m’a apporté, c’est de prendre encore plus soin de la nourriture que j’ai – et d’encore moins gaspiller – et de créer plus de choses par moi-même.

Je vais toujours respecter les gens et je m’attends à être respectée même si je n’ai pas les mêmes croyances que d’autres. Ce qui compte, c’est de rester en paix, le temps que ça passe… parce que c’est sûr que ça va passer un jour et la vie redeviendra normale, juste autrement.

Et vous, que retirez-vous comme message de la situation mondiale actuelle ? Qu’est-ce que la vie vous enseigne à travers ce que nous vivons ? Je serais heureuse de vous lire (attention : aucune critique ne sera acceptée).

Parlez-nous de vous, pas des autres. Votre avis, vos expériences vont sûrement m’apprendre quelque chose – ainsi qu’aux autres lecteurs – et nous apporter des points de vue que nous n’aurions peut-être pas encore vus et je serai donc très heureuse de vous lire !

De tout coeur, plein de Bonheur

PS : merci de laisser vos commentaires sous cet article et non dans Facebook ou autre, qu’il reste avec l’article.


Dominique Jeanneret
Thérapeute, Québec

www.lesmotsducoeur.com
www.chemindevie.net
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Photo d’entête : Anse-de-Roche, Sacré-Coeur, Québec

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1 réflexion sur “Les situations que nous vivons sont des reflets”

  1. je croyais et espérais que les gens soient plus sensible à notre environnement et empathique envers les autres …mais non à voir les déchets retrouvés par terre, l’impatience des gens qui montait avec les semaines … que faudrait-il ????

  2. J’ai la même opinion que vous? Je veux vivre et respirer l’air pur et montrer mon sourire à tout ceux qui en on de besoin ?

  3. Continuons sans relache, impatiance et- ou autres- d Être nous mêmes, ds la Joie, ds oui la nourriture, oui la patience, oui passons au travers de ces multitudes de tracas; peu de cohérence ds bcp de domaines; le balancier Ombre- Lumiere s accélère. L’ombre travaille tres tres fort sur la peur- les peurs- .Je pourrais , nous pourrions en disserter longtemps. Soyons ancrer, ds notre verticalité, rayonnons notre Lumiere ds -pour notre monde- qui rayonnera ds le monde. Joie, Lumiere sur nos chemins.

  4. Merci du partage de vos expériences de voyage. Vos propos rejoignent mon état d’esprit face aux multiples contradictions ! L’image du balancier éclaire ma compréhension de la situation et je garde espoir en l’amour. Gratitude

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