J’habite Mont Saint-Hilaire, depuis maintenant douze ans, devant la montagne qui trône en son centre tel une reine qui règne sur ses sujets. Douze ans de pur bonheur et de pur délice à vivre et grandir dans cette ville d’arts, de nature et d’histoire incroyable. Je sais que bientôt, j’irai apprivoiser une autre montagne, un autre endroit qui m’appelle doucement à l’oreille de mon cœur. Mais là, n’est pas mon propos pour l’instant. Mon propos est plutôt de vous partager, de vous faire goûter, sentir et ressentir tout ce que cet endroit magique et féérique m’apporte, me donne en cadeau.
Beaucoup d’encre a coulé pour parler de cette reine, de ce bijou de l’Unesco. Elle a même défrayé les chroniques mondaines par le passé en vantant sa beauté et son air vivifiant. Énormément de choses ont été dites sur cette belle montérégienne. Tel qu’une piste d’atterrissage pour les OVNI qui fut le sujet d’un documentaire en 2017, un lieu de villégiature au début de la création du village il y a presque 100 ans de cela, un refuge pour un asile de fous, un champ de récolte pour la betterave à sucre et les pommiers si légendaires ici, une réserve naturelle parcouru par le Frère Marie Victorin et une source inépuisable de pierres semi-précieuses !
Pour moi, elle est un lieu sacré abritant un portail qui mène à un autre temps, un autre espace, un autre ailleurs invisible à nos yeux d’humain, mais visible par la porte de mon cœur.
Cette majestueuse montagne est l’endroit d’où je viens, là où je suis ressuscitée maintes et maintes fois, car dans ce lieu si particulier, j’y ai laissé plusieurs parties de mon cœur, plusieurs parties de mon âme. J’y ai beaucoup pleuré, mais aussi beaucoup ri à gorge déployée. Toujours j’ai retrouvé mon chemin, ma route vers ma paix intérieure.
Lieu où je peux oublier pour quelques heures ce qui me trouble et me tourmente au gré des sentiers, au gré de mes pensées et au gré de mes libérations. Je peux aussi y retrouver ce que j’avais perdue au fil du temps et de mes nombreuses péripéties dans le long cours du voyage de ma vie. Elle est mon refuge, ma maison, mon havre de paix.
Lieu où je m’y ressource, où je vais panser mes plaies lorsque mon cœur est en berne et chahute. C’est là aussi que s’y trouve, niché au détour d’un sentier, ma joie et mes émerveillements.
Lieu de rendez-vous tant espéré avec mon Moi profond, avec mon âme, avec l’autre monde… monde invisible qui est celui de mes guides et des fées qui habitent ces arbres qui m’entourent.
Lieu de repos lorsque mon regard se perd dans ce paysage d’un autre temps, d’une autre époque. Paysage celtique où des sorcières et des druides y accomplissaient en chantant, en psalmodiant des rites ancestraux.
Toujours je voyage accompagné d’une toute petite fille lumineuse et rieuse qui ouvre tout grand ses yeux étoilés devant tant de beauté, tant de surprises que lui offre Terre Maman. Elle parle avec aisance aux animaux qui lui font une haie d’honneur sur son passage. Elle fait des câlins aux arbres en les serrant très fort sur son cœur. Elle écoute tout ouïe le chant des oiseaux piaillant, telle une chorale ailée cherchant toute son attention. Elle rit espièglement devant le spectacle d’un écureuil qui fait le pitre sur un tronc d’arbre. Elle communie de toute son âme avec cette nature si généreuse.
Avec l’aide des Dévas de la nature veillant sur mon tapis au creux de cette flore si luxuriante, ils guident chacun de mes pas en déversant leur médecine verte en moi afin de m’apaiser, de contribuer à ma guérison tout doucement en étroite collaboration avec le vent purificateur qui me berce tout au long de mon périple.
Je la vois tous les jours, depuis ma demeure, mais jamais je ne m’habituerai à sa présence si imposante, majestueuse, grandiose et étrangement si humble. Dès que je la regarde, je me perds dans l’amour et le respect que je lui porte. De par son énergie si forte et si souveraine, je ressens en mon for intérieur, tout ce que nous nous échangeons mutuellement, tout ce courant puissant qui nous unit intensément. Elle est toujours là pour moi, imperturbable et pérenne dans le temps et l’espace. Droite et solide comme un roc qui me montre le chemin en m’aiguillant vers là où je dois me diriger pour y trouver le repos de la guerrière que j’incarne.
J’espère sincèrement que je suis parvenue à vous faire ressentir un tant soit peu ce lien si particulier, si cher à mon cœur qui nous unit. Cet échange unique entre nous que nous partageons. Dans mon cœur elle n’est pas seulement un lieu où banalement on peut aller marcher mais une grande amie que je retrouve toujours fébrilement avec une joie et un bonheur indicible sans cesse renouvelé. J’espère que par ce texte, j’ai semé en vous bien humblement, la graine magique du monde qui se cache derrière chaque arbre, chaque roche et au cœur de cet endroit si paisible. Je vous souhaite profondément de vivre un échange aussi transformateur avec Terre Maman, sa nature verdoyante et ses habitants visibles et invisibles que celle que j’ai vécue et que je vis encore aujourd’hui lorsque je vais visiter cette grande dame qui habite devant chez moi.
Sources de références :
-https://elishean.tv/lenigme-ovni-du-mont-saint-hilaire/
-https :histoire-du-quebec.ca/mont-saint-hilaire
-https://gault.mcgill.ca
-https://espacesmineraux.ca/callections/mont-st-hilaire