Célébrer la vie

Dans la dernière année, j’ai eu à me poser de nombreuses questions sur la vie.

Est-ce que je profite assez de la vie, de ma vie ? Est-ce que j’aime ma vie et suis-je heureuse ?

J’ai été confronté à de nombreux départs (décès), et dernièrement encore, un qui fut trop rapide. Ce départ m’a par contre vraiment inspirée à prendre le temps de réfléchir sur ce que je souhaite créer dans les prochaines années. Faut savoir que dans la vie, les épreuves, changements, chagrin et événement nous indiquent parfois un chemin à prendre, une direction à aller.

Le départ de ma tante m’a permis de voir cette transition de vie d’une autre façon. À son image, elle a pu préparer son départ mais aussi préparer ses funérailles. Malgré sa souffrance, elle a quand même réussi à préparer sa dernière célébration. Nous avons pu trinquer, à sa demande, sur la vie et sur son départ vers sa dernière destination.

Moi j’appelle ça la célébration de fin de vie. Pour moi il y a la célébration de la vie, la célébration de fin de vie, le rite de passage etc … C’est à nous de voir un décès de la façon que l’on veut. Certains peuvent penser que tout se termine lorsque le cœur arrête de battre, d’autres diront que l’âme se dirige vers un dernier grand voyage. Il n’y a pas de vérité absolue. Que des hypothèses pour soi.

Lors de cette journée, j’ai vraiment eu en moi un déclic fort, ça m’a grandement interpellé. Prenons-nous assez le temps de nous célébrer ?

Célébrer le quotidien par des petites actions toutes simples.

Prendre le temps de se célébrer pour la belle journée passée.

Pour une amitié qui dure depuis des années.

Célébrer une action qui nous a permis de nous dépasser ou qui a complètement changé la direction de notre journée. Célébrer les joies, les peines. Accueillir par le fait même ces émotions que notre corps vit.

On va se le dire, on ne prend pas assez le temps de ralentir, de respirer, de vivre nos émotions, de se célébrer et célébrer ceux que nous aimons. Nous faisons passer beaucoup de trop de choses par le style de vie que nous choisissons. Courir à droite, courir à gauche. Courir tout le temps et pas pour recevoir une médaille sportive, courir après le temps, après la vie. Sauf qui faut se le dire, c’est des choix que l’ont fait. Courir après le temps car on a inscrit les enfants à pleins d’activités, courir après le temps pour le rdv chez la coiffeuse, l’esthéticienne, la pose d’ongles, la pose de cils, le souper d’amis qu’on a accepté (mais qui ne nous tente pas), le brunch chez la belle-mère, le dîner familiales à cause des traditions, l’ami qui avait besoin de bras (mais qui ne vient jamais nous aider quand c’est nous qui avons besoin)

Avons-nous besoin de tout ceci ou si on se laisse imposer ça à cause de la société ? Sommes-nous capables de dire non ? Savez-vous que lorsque l’on dit oui aux autres on se dit non à nous. Je m’explique. Lorsque l’on boucle notre agenda au quart de tour pour satisfaire les autres on dit non à du temps de qualité que l’on pourrait prendre pour nous. Pour se célébrer, pour réfléchir à notre vie, à ce que l’on souhaite vraiment.

S’étourdir avec l’extérieur nous empêche de nous connecter avec notre intérieur. Connecter avec notre intérieur nous aide à revenir à la base. À faire de l’introspection. Pour ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire de regarder à l’intérieur de soi-même pour réfléchir sur ses propres pensées, sentiments et comportements. C’est une manière d’examiner et de mieux comprendre son monde intérieur. En somme, c’est comme faire un voyage intérieur pour mieux se connaître.

La vie passe à vitesse grand V. Le départ de ma tante partie subitement me l’a une fois de plus prouver. Cette femme savait célébrer. Elle célébrait la vie par ses nombreux voyages et par l’amour qu’elle avait envers son mari, ses garçons, leurs conjointes et ces petites-filles. Elle profitait de la vie et riait toujours de bon cœur.

Assise au salon funéraire, entourée de ma famille, j’ai compris que le temps passe trop vite et que je mets de l’énergie dans des choses trop futiles. J’ai aussi compris que j’allais aller de l’avant avec quelques projets que j’ai en tête. Que ma mission de vie était encore plus ancrée en moi et que je devais aller de l’avant pour la réaliser pleinement. Mission de vie, mission d’âme, je sais pourquoi je suis ici et ce n’est pas pour regarder le spectacle devant moi mais bien pour y participer comme acteur principale.

Merci ma tante pour cette révélation que j’ai eue lorsque nous nous sommes réunis pour souligner ta transition entre la vie terrestre et ton dernier grand voyage.

Mélanie Breton
www.melbreton.com