La bientraitance

Le RIME

Depuis quelques années, ma fille est coordonnatrice des programmes et projets spéciaux à la Fédération de l’Âge d’Or du Québec. En riant, elle m’a fait adhérer comme membre de la FADOQ…  Oui oui! On fait partie de ceux qu’on appelle les « aînés » à partir de 50 ans!

Et là, la réalité s’est imposée à moi : je suis rendue, en début cinquantaine, à l’époque de vie de ma grand-maman que je voyais si vieille quand j’étais petite! Ouf!

Évidemment, les conditions de vie d’aujourd’hui sont différentes des années 50 et 60. Les « vieux » d’aujourd’hui sont, pour plusieurs, plus jeunes que les « vieux » de l’ancien temps. Sauf qu’une réalité demeure, nous vieillissons tous.

Ma fille offre des ateliers pour promouvoir la bientraitance des aînés. Dans un article qu’elle a rédigé dans l’Écho des 2 rives, hiver 2019, elle mentionne que « la bientraitance vise le bien-être, le respect de la dignité, l’épanouissement, l’estime de soi, l’inclusion et la sécurité de la personne. Elle s’exprime par des attentions, des attitudes, des actions et des pratiques respectueuses des valeurs, de la culture, des croyances, du parcours de vie, de la singularité et des droits et libertés de la personne aînée ».

Bizarrement, j’avais dans l’idée que les personnes qui avaient besoin de bientraitance étaient au CHSLD, dans des résidences ou à l’hôpital. En lisant son article et en observant autour de moi, j’ai commencé à réfléchir. En fait, je pense que tout le monde devrait offrir et recevoir de la bientraitance. Encore plus si on est malade ou si on vit une période difficile. Et aussi les mamans surmenées, les parents d’enfants malades, ceux ou celles qui ont perdu leur travail, les victimes de violences, ceux et celles qui luttent pour s’en sortir, les gens atteints d’une maladie mentale, les personnes handicapées, ceux et celles qui souffrent…

Ma fille écrit que « la bientraitance vise à placer la personne aînée au centre des actions afin que celle-ci ait le choix des actions posées à son égard et du type de soutien qu’elle veut recevoir ». Je me suis mise à rêver d’une société où l’on fait le choix de la bientraitance envers chacun. Bien entendu, loin de vouloir créer l’utopie, je me disais que nous pourrions commencer par nous-mêmes. Être dans la bientraitance envers soi afin que, bien connecté à soi et à ses propres besoins, nous soyons en mesure de faire les choix qui sont bons pour nous. J’interpelle ici ceux et celles qui font passer les autres avant eux-mêmes, qui mettent leur santé de côté, qui ne réalisent pas leurs rêves, etc. La bientraitance commence par soi. Ensuite, on la distribue aux gens autour de soi. Ça commence par demander à l’autre ce dont il a besoin plutôt que de faire les choses à sa place. C’est respecter ses valeurs, sa culture, ses croyances. C’est considérer son parcours de vie dans nos échanges plutôt que de juger sur ce que j’ai sous les yeux. C’est agir avec empathie et compassion. C’est écouter et accueillir l’autre.

C’est surtout une façon d’agir sur son milieu pour créer un monde meilleur. Il est là mon pouvoir d’agir, dans mon quotidien, dans mes interactions avec les gens autour de moi. Ainsi, la question de la bientraitance des aînées ne se poserait même plus puisque nous l’aurions pratiquée tout au long de notre vie. Imaginez …

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