La prison du doute de soi!

Céline Legault

Lorsque vous essayez quelque chose de nouveau, au-delà de votre zone de confort, votre esprit vous dira tout ce qu’il peut pour vous mettre dans le doute et pour vous empêcher de passer à l’action.

Votre esprit a quand même une bonne intention, celle de vous protéger. Mais comme vous le savez, l’enfer est pavé de bonnes intentions!

Il vous enverra des messages du genre :

  • « Tu ne peux pas faire ça! » (Avant même que vous ayez essayé);
  • « Tu ne le fais pas comme il faut! » (Pendant que vous êtes en train de le faire);
  • « Tu le savais que tu ne serais pas capable… ça vaut même plus la peine d’essayer! » (Après l’avoir essayé).

Ne le sous-estimez surtout pas, c’est une force extrêmement puissante!

Vous ne pouvez pas juste attendre que vos doutes disparaissent tout seul avant de passer à l’action ou de faire des changements parce que ça ne se produira pas.

Vous vous retrouvez vite dans une prison, la vôtre! Et sachez que vous pouvez facilement vous retrouver condamné à vie.

Le seul moyen de sortir est d’avoir le courage de passer à travers.

La voix de votre esprit peut vite se transformer en gardienne de votre prison. Imaginez, vous êtes dans la cour, entourée de ce mur et de ces barbelés et puis, un jour, vous avez cette pensée surprenante : Je me demande ce qu’il y a de l’autre côté de ce mur?

Dans votre vie, cette pensée vient souvent sous la forme d’un désir ou d’un souhait. J’aimerais chanter comme ça. Je veux démarrer mon entreprise. Je veux écrire un livre.

Dès le moment où vous avez cette pensée, la gardienne se retourne vers vous. Du haut de la tour avec son mégaphone, vous l’entendez crier quelque chose du genre :

« N’y pense même pas. Pour qui tu te prends? Qu’est-ce qui te rend si spécial? Qu’est-ce que tu as vraiment à offrir? Il y a tellement de personnes qui sont bien mieux que toi et qui le font déjà. Tu ne pourras jamais y arriver. Tu vas échouer et ça sera encore pire par la suite. Sois raisonnable. »

Pour beaucoup, c’est à ce stade, qu’ils vont retourner vers la cour et arrêter leur rêverie.

« Après tout, il y a des factures à payer et un travail à faire. Quelle idée c’était de toute façon… »

Mais parfois, juste parfois, il arrive qu’on ne l’écoute pas cette gardienne parce qu’il y a cette voix, cette vision, ce sentiment qui est plus fort que tout et qui refuse de se taire:

« Peut-être, mais je veux vraiment le faire. Je veux au moins essayer. Je ne pourrais pas vivre avec moi-même si je n’essaie même pas. Je dois absolument tenter ma chance. »

Et là, vous commencez à marcher vers le mur. C’est là que la gardienne s’alarme : « C’est quoi ça? Qu’est-ce que tu fais? T’es pas comme ça d’habitude

Elle commence à vous tirer dessus avec sa mitraillette de critiques négatives. Ça y est…la peur vous prend. Votre cœur bat la chamade alors que vous essayez de chanter ces premières notes où vous sentez ce stress écrasant quand vous vous asseyez pour écrire votre plan d’affaires ou encore, vous êtes en pleine crise du syndrome de la page blanche pour votre livre.

« Qu’est-ce que t’essaies de faire? » entendez-vous la gardienne hurler. « Personne ne veut que tu fasses ça! T’es complètement folle ! Une rêveuse naïve! Tout le monde le sait que tu ne peux pas le faire! »

Pour plusieurs personnes, c’est assez pour les convaincre et les faire abandonner.

Le plan d’affaires est mis de côté après plusieurs jours d’efforts, ou la leçon de chant est annulée, ou le livre ne devient qu’un lointain souvenir. « Nah, pas pour moi. Pas maintenant. Je vais commencer en juillet prochain quand j’aurai plus de temps, plus d’énergie, plus d’argent... »

Il arrive parfois qu’on réussisse à traverser ces dialogues négatifs et qu’on se rende jusqu’au mur. On se fraye un chemin et sans trop savoir comment, on réussit à atteindre le sommet.

Habituellement, c’est quand on a fait une chose qui nous fait peur. C’est à ce moment-là qu’on chante devant un groupe de personnes, qu’on passe à l’action pour écrire notre plan d’affaires ou qu’on s’engage totalement dans la rédaction de notre livre.

Et puis là, c’est merveilleux, vient le succès… Non? J’ai bien peur que non.

Lorsqu’on vient à bout de s’évader de la prison, la gardienne ne se résigne pas en disant: « Eh bien, celle-là est passée. Bonne chance ! Euh, non… »

Non, la gardienne se retourne et vous tire de pleins d’autres commentaires négatifs. Et en pleine gueule, à part ça!

« C’était terrible. Ta performance était horrible, personne n’a aimé. Si quelqu’un te le dit, c’est bien par charité chrétienne et qu’il a décidé de faire sa B.A. avec toi aujourd’hui. Ta proposition d’affaires ou demande pour publication de ton livre ne sera jamais acceptée, tu ne le réalises donc pas? Il n’y a vraiment rien à faire avec toi. »

Cela peut en choquer certains. Et puis vous vous réconforterez, adapterez et vous direz: « Attendez, voilà ce qui se passe de l’autre côté du mur? Terrain inconnu et un barrage encore plus intense de commentaires négatifs? Wow, je n’aurais jamais dû essayer. Je me suis trompé sur toute la ligne. »

Beaucoup de gens vont regrimper le mur pour revenir d’où ils étaient auparavant… même si c’est pour un retour dans leur prison.

Le pire, c’est que la prochaine fois que vous voudrez vous évader en passant le mur, vous entendrez la voix, celle de la gardienne, dire : « Oui, essaie donc… tu le sais, tu l’as déjà essayé, ce n’est pas mieux de l’autre côté, c’est peut-être même pire. Non, t’es mieux de te tenir tranquille, de t’adapter et de laisser aller ces idées folles. Tu vas juste être encore plus déçu! »

C’est le moment! Qu’est-ce que vous attendez pour vous diriger à toute vitesse vers votre rêve! Ça vous aidera à surmonter les peurs (en passant, on en vit tous!) parce que sinon vous risquez d’être paralysé si vous avancez lentement et que vous passez trop de temps à écouter les peurs de tout le monde autour de vous.

Et devinez quoi? Même lorsque vous aurez franchi le mur et que vous aurez parcouru une certaine distance dans ce terrain inconnu, vous vous surprendrez à entendre de nouveau la voix de votre esprit ou gardienne de prison.

Oui, oui, parce que même si vous avez réussi à chanter devant des groupes ou que vous avez lancé votre entreprise ou que vous avez publié votre livre, vous allez vous retrouver devant un autre mur!

Parce que, qui sait… vous pourriez avoir la chance de faire un CD ou d’avoir à expansionner votre entreprise ou à faire une entrevue pour votre livre.

Il y a toujours un nouveau palier de croissance (et puis oui, une autre gardienne dans sa tour prête à vous tirer dessus!). Rappelez-vous : « Plus vous avez peur, plus c’est important pour vous! »

Et si, après avoir escaladé tellement de murs, vous aviez l’opportunité de voir le scénario différemment. De le voir comme l’occasion idéale, un tremplin pour vous propulser à transformer votre peur en défi.

Vous voilà debout au milieu de la cour en béton à planifier votre prochaine ascension du mur. La gardienne est là, à vous regarder droit dans les yeux, elle vous transperce l’âme.

Sans honte ni soumission, regardez-là vous aussi droit dans les yeux. Et maintenant, partez et courez vers le mur, vers vos rêves, vers votre liberté!

Et vous, qu’est-ce que votre gardienne de prison, vous dit présentement? Et puis, dites-moi, qu’est-ce qu’il y a pour vous de l’autre côté du mur?


Céline Legault

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut