Quoi faire lorsque votre besoin de plaire nuit à votre vie ?

Céline Legault

Avez-vous déjà pensé que vous deviez faire ce que les autres voulaient ou sinon, ils ne vous aimeraient plus? Vous êtes-vous déjà senti égoïste de vouloir prioriser vos besoins? Vivez-vous de la culpabilité lorsque vous mettez des limites avec les personnes que vous aimez? Est-ce que vous avez constaté que même lorsque vous respectez les souhaits de tout le monde, ils ne sont pas toujours heureux, et vous non plus?

Bienvenue dans l’illusion d’être aimé par le besoin de plaire! Et ça, c’était l’histoire de ma vie. Et je sais que c’est l’histoire de beaucoup d’entre vous.

Il n’y a pas de tragédie plus grande que d’être en vie, mais de ne pas le ressentir. Parce que vous êtes vide, déconnecté et dans la résistance de vivre ses émotions. Je vivais ma vie par procuration.

Pendant de nombreuses années, j’ai vécu de cette façon, montrant tous les signes d’être en vie, mais sans me sentir vraiment vivante. C’est parce que je ressentais un fort besoin de plaire. De tout donner pour être aimé et afin d’avoir une quelconque valeur.

Je ne ressentais rien. J’étais malheureuse et j’avais l’impression de ne jamais en faire assez. J’attendais une forme de reconnaissance extérieure que je croyais me donnerait le sentiment d’être rempli et satisfait.

Il m’a fallu un certain temps pour identifier ce qui m’empêchait de vraiment vivre ma vie. Je ne vivais pas comme la personne que je voulais être ou savais pouvoir devenir. Je vivais ma vie pour faire plaisir aux autres, les rendre heureux et dans le besoin de me sentir une bonne personne.

À chaque fois, je pensais que je faisais la bonne chose. Je l’ai vraiment cru, finalement, tout ce travail altruiste devait m’apporter sur un plateau d’argent le bonheur que je méritais.

Mais cela n’a jamais réellement fonctionné de cette façon. Il semblait que plus j’essayais de plaire et moins je me sentais satisfaite.

Le piège

Mes premières expériences de vie m’ont façonné en une personne constamment à la recherche d’amour et d’appartenance. Même si j’étais consciente que j’étais née dans des circonstances familiales difficiles et conflictuelles, tenter de plaire aux autres était ma façon d’y faire face.

Comme la plupart des jeunes enfants, tout ce que je voulais, c’était obtenir l’attention et l’approbation de mes parents. Mais l’éloge était une ressource rare dans ma maison, et mes parents distribuaient plus facilement les critiques.

J’essayais d’apaiser mes parents en me mettant au milieu de leurs batailles conjugales. Ce piège dans lequel j’étais tombé s’est agrandi au fil du temps et s’est répandu dans toutes les sphères de ma vie.

Grandir dans ces circonstances m’a fait croire que j’étais responsable de ce que les autres ressentaient. J’ai appris à façonner ma personnalité, mes comportements et mes réactions en fonction de ce que les autres voulaient ou avaient besoin de moi au lieu d’être authentique par rapport à ce que je ressentais vraiment.

À la surface, il peut sembler que ce soit la bonne chose à faire; mais au fil du temps, ce besoin de plaire nous draine et le fait de plaire à tout prix devient un comportement malsain qui finit, à long terme, par ne plaire à personne.

Votre identité

Pendant une certaine période de ma vie, je me suis identifiée comme une bonne personne qui essayait toujours d’accommoder les autres. J’ai arrêté ce « pattern » lorsque j’ai réalisé qu’être une bonne personne est beaucoup plus que de simplement répondre aux besoins des autres tout le temps.

Enfin, j’ai compris que céder sans cesse aux besoins des autres n’était pas aussi aimant que je le pensais. Et que la façon dont j’agissais ne venait pas d’un endroit d’amour, mais plus d’un lieu de culpabilité et de carence.  C’est là que j’ai décidé de vivre ma vie de façon authentique et selon mes propres termes.

J’ai donc fait le choix de mettre mon temps et mon énergie à me reconnaître moi-même et à me valoriser autrement que par le besoin de plaire aux autres.

Si le besoin de plaire nuit à votre vie présentement, voici quelques idées pour vous aider :

  1. Comprenez que les autres sont responsables d’eux-mêmes.

Quelque part sur la route, j’ai décidé et je croyais profondément qu’il était de ma responsabilité de faire en sorte que les autres se sentent mieux.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai joué le rôle de gardienne ou d’arbitre dans ma vie. Mais, c’était par un sentiment d’obligation et d’angoisse face aux conflits.

Il est important que vous vous souveniez que vous n’êtes pas responsable de ce que les autres ressentent. Si vous essayez de faire plaisir aux gens parce que vous avez peur de leurs réactions, c’est un signe que vous devez faire un changement.

La prochaine fois que vous êtes enclin à vouloir plaire à tout prix, demandez-vous quelle est l’intention réelle derrière ce que vous vous apprêtez à faire.

Il est important de réaliser que vous faites face à un choix que vous devrez assumer : prendre le risque de déplaire à l’autre ou celui de vous déplaire.

  1. Arrêtez d’acheter la paix

Je me demandais souvent pourquoi j’étais entouré de gens exigeants. De mon point de vue, tout le monde en demandait tant. Mais dans mon voyage vers ma plénitude, j’ai réalisé qu’ils n’étaient pas le problème. C’était moi… j’étais le problème.

Il est important de garder à l’esprit que, parfois, le meilleur choix à faire est le plus inconfortable et difficile. Être dans l’amour veut nécessairement dire d’être authentique, de mettre des limites, et de dire non de temps en temps.

Certaines personnes pourraient se fâcher ou piquer une crise, mais le prix que vous payez à ignorer vos limites est beaucoup plus élevé. Alors, arrêtez de penser que d’acheter la paix est ce qui est le mieux dans vos relations.

La vérité est que vos relations seront plus riches et épanouissantes si vous êtes vrai.

  1. Connaître les conséquences de votre recherche d’approbation

Vivre sa vie dans la peur de déplaire ne vous permet pas de vivre pleinement. Constamment vous censurer ne vous permet pas de voir toute la liberté de vos choix.

Quand vous cherchez l’approbation tout le temps, vous ne grandissez pas vraiment. Ma recherche d’approbation découlait de mon besoin d’être aimé.

La conséquence était que ma valeur personnelle dépendait totalement de ce que les autres pensaient de moi. Toute critique me faisait sentir inadéquate ou incompétente, c’est pourquoi je tentais de l’éviter en agissant de manière à obtenir préalablement l’approbation des autres.

J’ai finalement cessé ce « pattern » en accordant plus de temps et d’énergie à augmenter mon estime personnelle tout en étant à la recherche d’approbation, mais de ma part seulement.

En découvrant mes valeurs, en me reconnectant à ma vraie nature, en pratiquant mon affirmation, j’ai appris à me reconnaître, à m’aimer et à m’assumer. Quand on sait qui on est et qu’on s’accepte, la critique ne nous dérange pas et le besoin d’approbation des autres disparaît.

  1. Tout part de soi

Si vous êtes pris dans le cycle du besoin de plaire, vous pensez probablement qu’il est égoïste de considérer vos besoins en premier. Une fois que vous changez votre définition de ce que signifie être une bonne personne, comme je l’ai fait, vous verrez que ce n’est pas égoïste.

Il y a une différence entre être une bonne personne et être bonasse. Être une bonne personne est plutôt de se mettre en premier afin de se recharger pour pouvoir donner inconditionnellement par la suite.

Être bonasse, c’est plutôt de donner conditionnellement dans l’illusion de se recharger. C’est une gratification instantanée et toujours temporaire.

Une grande partie de mon désir de changement venait de ma réalisation que si je ne commençais pas à me valoriser, mes relations en souffriraient.

Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, prioriser ses besoins et acquérir un fort sentiment de soi est en réalité meilleur pour les autres, car il sert à renforcer les relations que vous avez en plus d’amener la meilleure version de vous-même dans chacune d’elles.

C’est pour cette raison que placer vos besoins en premier est satisfaisant plutôt qu’égoïste. Il s’agit de voir votre unicité et de reconnaître la valeur inestimable que vous avez en tant que personne.

Lorsque vous faites cela, les autres peuvent commencer à voir votre valeur aussi, et vos relations commenceront à se transformer.

En conclusion

Le voyage vers l’autonomie émotionnelle et le bonheur est une question d’essais et d’erreurs. Il s’agit de faire des erreurs, de retirer les apprentissages, de changer ses comportements et d’affirmer ses propres décisions tout en les assumant entièrement.

J’ai commencé à me sentir heureuse et vraiment vivante lorsque j’ai commencé à me connaître, à apprendre à dire non et à fixer mes limites dans mes relations. Ce n’était pas facile.

Votre vie devrait être vécue comme vous voulez la vivre. Je ne prends plus de décisions par peur et dans le besoin de plaire. Maintenant, lorsque je fais des choses pour les gens, c’est parce que je le veux sincèrement et non parce que je me sentirais coupable de ne pas le faire.

Réalisez-vous que vous ne pouvez pas mener une vie saine, épanouissante et heureuse si vous êtes trop occupé à gérer vos sentiments et ceux des autres en même temps ?


Céline Legault

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2 réflexions sur “Quoi faire lorsque votre besoin de plaire nuit à votre vie ?”

  1. Ce texte résonne en moi. Merci pour ces mots.

    Je vis une belle histoire d’amour où je souhaite sincèrement l’épanouissement de l’autre, notre épanouissement.

    Mais le monde est si vaste, je ressens un besoin fou de revêtir mon masque, plaire à ces nouvelles personnes qui franchissent si souvent le seuil de ma curiosité. Ces gens fermés, ces gens qui ne donnent pas tout sans mérite, les timides, les rebelles. Et je comprends en lisant ce texte que j’ai classé ces personnes comme étant les plus difficiles à ouvrir, la reconnaissance en est d’autant plus belle. Elles ont toute ce point commun, et je m’en veux de ne pas juste vouloir être amie avec elles. Je veux me sentir spéciale à leurs yeux. Les sauver, les posséder. Et vous avez raison… je me rends compte qu’elles ne me correspondent même pas.
    Merci pour ces mots car ils donnent des noms à une souffrance.
    Comme une peur de déranger, de ne jamais être assez, de devoir et vouloir sauver le monde. Je n’ai pas peur de dire non, c’est même un mécanisme assez présent. Mais à trop me concentrer sur les autres et l’effet que je peux leur faire avec ma facilité de communication, je risque de faire du mal. Comme j’en ai déjà fait.
    Merci pour ces pistes de réflexion.

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